Le film Hold-up est devenu sur notre site un sujet récurrent ces dernières semaines. Relayé sur les réseaux sociaux, le documentaire a été vu plus de 6 millions de fois à la date du 23 novembre 2020 selon Libération. Coup d’œil sur la presse de Lyon.
Un avis étrangement unanime
À sa sortie, les médias de grand chemin se sont empressés d’avertir la population sur ce documentaire qui a eu le tort d’exposer, durant plus de deux heures, à côté de certaines approximations, diverses ingérences dans la crise du Covid, les exagérations médiatiques, les inexactitudes et ratés gouvernementaux ; et enfin l’hypothèse éventuelle que, de cette situation particulière, certains tireraient leur épingle du jeu…au détriment de beaucoup.
À Lyon comme à Paris
Le lyonnais Le Progrès n’a pas hésité à se faire l’écho de l’avis unanime de la presse française.
Le 13 novembre 2020, le quotidien titrait : « ‘Hold-up’: comprendre l’immense polémique sur un film controversé ». Si le titre semble annoncer un article neutre, destiné à analyser les réactions provoquées par le documentaire, le premier paragraphe annonce une autre couleur.
D’entrée de jeu, Le Progrès écrit, avec une certaine ironie :
«Si vous craignez Bill Gates et ses vaccins vous implantent des puces sur fond de 5G, des euthanasies massives au Rivotril dans les Ehpad, ou encore d’être contrôlé par un confinement inutile, le film Hold-up est pour vous. Et cet article aussi. »
Le Progrès pose ensuite la question : « Hold-up est-il complotiste ? ». Poser la question, c’est y répondre : « Sans aucun doute ». Hold-up est complotiste, le mot magique a été prononcé.
À l’instar des médias de grand chemin, Le Progrès veut convaincre ses lecteurs que Hold-up n’est fiable sur aucun point. L’article dénonce les « inexactitudes » ou «erreurs factuelles» de ce documentaire, estimant par exemple que «l’immunité collective (…) reste scientifiquement du domaine du mirage»…Ce point qui fait toujours débat aujourd’hui parmi les scientifiques, trouve miraculeusement sa solution au Progrès. Hold-up remet fortement en cause l’efficacité et l’utilité du confinement ? C’est de la «malhonnêteté intellectuelle» assène Le Progrès, alors même que certaines chaînes, comme LCI dans son émission 24h Pujadas le 18/11/2020, reconnaissent que la baisse des contaminations est intervenue avant le deuxième confinement…
Comprendre plutôt qu’interdire ?
La question ici n’est pas de défendre à tout prix Hold-up, ni même de le faire passer pour la pilule rouge qui ramène Néo à la réalité dans le film Matrix. Certains pourront reprocher au documentaire de faire intervenir des personnalités aux propos peu crédibles : par exemple dénoncer un complot mondial destiné à tuer toute une partie de la population. Mais de tels propos alarmistes n’occupent qu’une petite frange du documentaire, ce n’est pas le fond de l’ensemble de l’œuvre. Tamponner sous le label «Complotiste» tout le contenu du documentaire est réducteur et le bannir ou le censurer ne peut que renforcer la méfiance du public.
La question serait plutôt de comprendre la polémique provoquée par Hold-up. La marée médiatique criant au complotisme au sujet de Hold Up, est pourtant la même que celle qui a créé un terreau propice à toutes les inquiétudes. Nombre de journaux ont publié des prévisions très/trop alarmantes dès le début de l’épidémie. Le Monde a par exemple annoncé en mars dernier que « l’épidémie de Covid-19 pourrait provoquer en France 300 000 à 500 000 morts ». Est-ce du complotisme ? BFMTV a fait le décompte des morts tous les soirs, affolant ses téléspectateurs. Le Progrès oublie (volontairement ?) que ce sont ces médias qui ont créé ce climat anxiogène, apocalyptique, engrais idéal pour toutes les inquiétudes et pour l’essor de n’importe quelle théorie. Si les 500 000 morts annoncés n’étaient qu’une chimère médiatique, l’affolement et les mesures gouvernementales qui s’en sont ensuivies pèsent encore lourd.
Après avoir entendu tout et son contraire d’une semaine à l’autre, après s’être vu interdit le masque puis être obligé de le porter, après avoir appris que l’étude du Lancet prouvant la dangerosité de la chloroquine n’était qu’une étude bidonnée, rares sont les personnes en France persuadées de l’entière justification des mesures imposées. Et c’est bien à cela que la documentaire Hold-up fait référence.
Le tiroir géant du complotisme
Évoquer l’ensemble des faits est essentiel pour appréhender la polémique populaire provoquée par Hold Up. Une attitude journalistique classique en somme, la méthode de base d’un journaliste. Le Progrès préfère s’attaquer directement à certaines parties (critiquables) du documentaire, pour jeter l’ensemble dans un seul tiroir, celui du complotisme. Ce tiroir géant où tous ceux qui s’étonnent, tous ceux qui s’interrogent, tous ceux qui sont déçus d’un gouvernement bancal, sont étiquetés comme naïfs, paranoïaques et finalement quasi idiots. Vous n’êtes pas en adéquation avec le médiatiquement correct ? Vous craignez les conséquences des mesures étatiques pour votre avenir ? Vous êtes un complotiste, certains diraient un gaulois réfractaire.