Après avoir soutenu son journaliste dans un premier temps, Hervé Béroud, le directeur de la rédaction de BFMTV, a finalement reconnu les erreurs commises lors de la couverture de la prise d’otages porte de Vincennes, en janvier dernier.
Invité sur le plateau du « Grand Journal » de Canal+ vendredi soir, celui-ci s’est tout d’abord exprimé sur les maladresses commises lors de l’attentat de Tunis : « On fait 20 heures de direct par jour de notre mieux (…) On est exposé, on est critiquable. » Et de poursuivre en revenant sur les critiques adressées à la chaîne en janvier : « Sur l’histoire de l’Hyper Cacher, on a reconnu très vite que la phrase de l’un de nos journalistes (…) sur la présence éventuelle d’une otage dans la chambre froide était inopportune, que c’était une erreur. Oui, ça, évidemment. »
C’est la première fois que la chaîne reconnaît aussi ouvertement son erreur. En janvier dernier lors de la prise d’otages porte de Vincennes, le journaliste Dominique Rizet avait annoncé en direct à l’antenne la présence d’otages réfugiés dans une chambre froide. Une terrible imprudence que le journaliste et la chaîne avaient tout d’abord tenté de justifier en évoquant une concertation avec le Raid… avant d’être démentie par le Raid lui-même.
Invitée également dans le « Grand Journal » ce soir-là, Céline Pigalle, directrice de la rédaction d’i>Télé, a en revanche assuré qu’elle « ne croit pas avoir fait une erreur » lorsqu’elle a diffusé un extrait audio d’une personne cachée dans le musée du Bardo, à Tunis, pendant l’attaque. « Je ne suis pas tout à fait d’accord avec les commentaires qui sont faits », a‑t-elle ajouté.
En fin d’entretien, Yann Barthès s’est permis une question à ses deux interlocuteurs : « Avez-vous conscience du pouvoir que vous avez sur les cerveaux français ? » Une question qu’il aurait du reste tout aussi bien pu se poser à lui-même…