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<span class="dquo">«</span> Il sème le chaos, il parle comme Hitler »… Comment Donald Trump fait trembler les médias français

8 février 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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« Il sème le chaos, il parle comme Hitler »… Comment Donald Trump fait trembler les médias français

Temps de lecture : 5 minutes

Donald Trump a été investi, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il agit vite et ne fait pas dans la demi-mesure. Certains médias trouvent dans ses décisions une source inépuisable d’articles à charge.

Donald Trump, instable, colérique et incapable

Si vous votez Trump, vous aurez le chaos. C’est en sub­stance ce qu’affirmaient les détracteurs du nou­veau prési­dent améri­cain. Comme les pre­miers jours de Don­ald Trump à la Mai­son-Blanche ne sont pas de tout repos, les médias con­fir­ment leur analyse.

Ain­si, L’Express titre sur une « folle pre­mière semaine de retour au pou­voir » et explique que Don­ald Trump « [boule­verse] la poli­tique migra­toire, envi­ron­nemen­tale et extérieure de la plus grande puis­sance mon­di­ale. » Selon l’article, « une pluie de décrets s’est abattue sur les États-Unis », « sans compter toutes les déc­la­ra­tions exces­sives dont [Don­ald Trump] est cou­tu­mi­er. » De manière générale, les médias s’ingénient à dépein­dre un homme colérique, imprévis­i­ble, bref, inadap­té à sa charge. Le Parisien affirme ain­si que le refus de la Colom­bie de laiss­er atter­rir des avions occupés par des migrants expul­sés a déclenché sa « fureur ». Or, qu’y a‑t-il de plus dan­gereux qu’un dirigeant colérique et imprévis­i­ble ? Un dirigeant colérique et imprévis­i­ble à la tête des États-Unis.

L’Express s’alarme ain­si que Don­ald Trump soit « sûr de sa force de frappe » et rap­pelle son « éter­nelle stratégie du rap­port de force ». Dans ces con­di­tions, sa « men­ace agitée », est à pren­dre au sérieux, et à crain­dre. L’article explique que Don­ald Trump, dans l’affaire de la Colom­bie sur laque­lle nous revien­drons, « n’a pas hésité à agir de manière brutale ».

Donald Trump = Hitler, les médias maintiennent

Par­mi les décrets signés par Don­ald Trump, il en est un cer­tain nom­bre que les médias français n’approuvent pas. L’Express pointe ain­si « une poli­tique plus hos­tile que jamais à l’encontre des pop­u­la­tions immi­grées ». Il explique ensuite que « les vols de mil­liers de réfugiés ayant obtenu l’asile aux États-Unis pour fuir la guerre et la per­sé­cu­tion ont été sus­pendus. Par­mi eux, 1 600 afghans qui avaient aidé l’effort de guerre aux États-Unis. » De quoi laiss­er le lecteur imag­in­er des cen­taines de familles aux portes des aéro­ports dans des pays réduits à des ruines fumantes.

L’Express sem­ble même pren­dre la défense des crim­inels en expli­quant que « les pre­miers vols mil­i­taires d’expulsion de la prési­dence Trump, trans­portant des cen­taines de migrants sans papi­er et “crim­inels”, ont atter­ri au Guatemala et au Mex­ique. » Les guillemets sont-ils une remise en cause de la jus­tice américaine ?

Con­cer­nant la poli­tique migra­toire de Don­ald Trump, l’affaire de la Colom­bie a égale­ment don­né du grain à moudre aux médias. Ain­si, les États-Unis ont ren­voyé des Colom­bi­ens expul­sés du ter­ri­toire éta­sunien par avions mil­i­taires. Or, le prési­dent colom­bi­en a estimé qu’ils auraient dû béné­fici­er de con­di­tions plus dignes. Un argu­ment que les médias ont repris, France info écrivant par exem­ple que « le prési­dent colom­bi­en a exigé des États-Unis qu’ils trait­ent avec “dig­nité” les migrants expul­sés. » En effet, com­ment souhaiter à quiconque d’être traité dans des con­di­tions indignes ?

Voir aus­si : Info­gra­phie, le groupe L’Express

Donald Trump, l’anti-IVG le plus célèbre au monde

Sur le plan san­i­taire, Don­ald Trump fait égale­ment trem­bler les médias. Slate affirme ain­si que « Avec la “règle du bâil­lon mon­di­al”, Trump va entraver l’ac­cès à l’a­vorte­ment dans le monde entier ». Cette règle de 1984, mise en place sous Rea­gan, implique que toute organ­i­sa­tion financée par des fonds améri­cains pour la san­té mon­di­ale ne peut pra­ti­quer des avorte­ments, fournir des con­seils ou informer sur le sujet. Cette règle con­cerne notam­ment cer­taines antennes de la Fédéra­tion inter­na­tionale des plan­nings famil­i­aux (IPPF) en Afrique sub­sa­hari­enne, Afrique du Sud, Amérique latine et Caraïbes. Slate pré­cise que cette règle a « des con­séquences mortelles », pour les femmes.

Le prési­dent améri­cain s’est par ailleurs retiré de l’Organisation mon­di­ale de la san­té (OMS), dont les États-Unis étaient le financeur prin­ci­pal, ce qui selon L’Express « met en péril le tra­vail human­i­taire et frag­ilise la lutte con­tre les épidémies et mal­adies infectieuses. »

Comment Donald Trump fait la chasse aux transgenres

Don­ald Trump estime que les États-Unis sont face à de nom­breux dan­gers. Il ne chôme donc pas pour les com­bat­tre. En plus de l’immigration et de la poli­tique pro-avorte­ment, il s’attaque à ce qu’il appelle l’idéologie trans­genre. L’Express, décidé­ment pro­lixe sur le sujet, explique ain­si qu’il « veut remod­el­er l’armée améri­caine » en en exclu­ant les per­son­nes trans­gen­res. L’article par­le d’une « poli­tique trans­pho­be » et liste d’autres mesures pris­es par Don­ald Trump sur le même thème. Il pré­cise égale­ment que l’armée compte env­i­ron 15 000 trans­gen­res sur deux mil­lions de mil­i­taires. L’Express ne pré­cise pas à quel pour­cent­age cela cor­re­spond, mais plus loin dans l’article, il abor­de les mil­i­taires qui avaient refusé de se faire vac­cin­er con­tre le Covid-19, et devraient être prochaine­ment réin­té­grés. On apprend que « Bloomberg pré­cise qu’environ 8 000 sol­dats, soit moins de 1 % de l’armée, avaient été ren­voyés ».Un poids deux mesures, L’Express n’avait pas protesté con­tre le ren­voi ce renvoi.

Quel que soit le sujet, Don­ald Trump a tort et les médias se font un plaisir d’expliquer pourquoi à longueur de lignes. Il devient dif­fi­cile pour les Français d’imaginer que les États-Unis ne soient pas devenus un enfer sur Terre.

Voir aus­si : Les médias de grand chemin et la chas­se au Trump

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