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Immigration clandestine : l’actualité comme elle va dans les médias

20 septembre 2021

Temps de lecture : 4 minutes
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Immigration clandestine : l’actualité comme elle va dans les médias

Temps de lecture : 4 minutes

Il y a des jours où la lecture de certains articles de journaux plonge dans un abîme de perplexité. La simple juxtaposition et présentation des informations en dit long sur une société où l’inversion des valeurs semble devenir la norme. Deux exemples récents liés à l’immigration clandestine nous en donnent une nouvelle illustration.

La condamnation d’une militante de Génération identitaire

Le 9 sep­tem­bre, Le Parisien (reprenant une dépêche AFP) nous informe que « l’ancienne porte-parole du mou­ve­ment d’ultradroite (excusez du peu, NDLR) dis­sous Généra­tion iden­ti­taire, Thaïs d’Escufon, a été con­damnée jeu­di à Saint-Gau­dens (Haute-Garonne) à deux mois de prison avec sur­sis « pour injures publiques », après la pub­li­ca­tion d’une vidéo anti-migrants ».

Relaxe de 7 no border

Le lende­main, le 10 sep­tem­bre, Le Dauphiné libéré nous informe que des indi­vidus, appelés les « 7 de Bri­ançon », ont été relaxés. « Ils avaient été con­damnés pour avoir fait entr­er en France des per­son­nes en sit­u­a­tion irrégulière », apprend-on à la lec­ture de l’article.

Le jour­nal­iste indique ensuite qu’« l’origine de leur con­damna­tion en pre­mière instance, les mil­i­tants no bor­der avaient le 22 avril 2018, par­ticipé à une man­i­fes­ta­tion pour exprimer leur sol­i­dar­ité avec les per­son­nes migrantes et pour dénon­cer une action de Généra­tion iden­ti­taire à la fron­tière fran­co-ital­i­enne quelques jours plus tôt ».

Jusqu’ici, pas d’étonnement majeur, compte tenu de la présen­ta­tion pos­i­tive des mil­i­tants no bor­der par leurs défenseurs dans l’article du Dauphiné libéré et de celle néga­tive des mil­i­tants « d’ultra droite » par le Parisien.

Des précisions utiles

En pous­sant un peu la recherche d’informations, on apprend à la lec­ture d’un arti­cle du Parisien du 8 novem­bre 2018 que les 7 de Bri­ançon « sont accusés d’avoir aidé une ving­taine d’é­trangers en sit­u­a­tion irrégulière à pass­er la fron­tière entre l’I­tal­ie et la France, au col de Mont-Genèvre au-dessus de Bri­ançon, le 22 avril 2018 ».

D’autres infor­ma­tions impor­tantes sont révélées dans l’article : « Sur les vidéos pris­es ce 22 avril au col de Mont­genèvre et dif­fusées dans la salle du tri­bunal, on voit cer­tains prévenus ten­ter de forcer le bar­rage de gen­darmerie. Une manœu­vre dont prof­i­tent plusieurs migrants pour con­tourn­er le dis­posi­tif mis en place par les gen­darmes ». Le pas­sage des clan­des­tins aurait été claire­ment revendiqué par des mil­i­tants no bor­der sur les réseaux soci­aux notamment.

Voir aus­si : Liens entre passeurs de migrants et ONG : les révéla­tions explo­sives du jour­nal alle­mand Die Welt n’intéressent pas les médias français

Et dans une par­faite symétrie, que reproche-t-on à Thaïs d’Escuffon ? Le Parisien apporte quelques pré­ci­sions dans son arti­cle du 9 septembre :

« Selon le pro­cureur, la porte-parole du mou­ve­ment, Anne-Thaïs du Tertre d’Escuffon, dite Thaïs d’Escufon, étu­di­ante toulou­saine de 21 ans, avait « stig­ma­tisé » les migrants dans une vidéo YouTube pub­liée le 21 jan­vi­er en affir­mant qu’il était « scan­daleux qu’un migrant puisse tra­vers­er la fron­tière ». Des pro­pos qui car­ac­térisent « ce pas­sage de la fron­tière comme un dan­ger, c’est une spécu­la­tion sur la notion de dan­ger alors que rien n’est argu­men­té ».

Quelle que soit la moti­va­tion des deux juge­ments et les élé­ments retenus, on ne peut s’empêcher de ressen­tir un cer­tain trou­ble, et même un trou­ble cer­tain, face à ces deux ver­dicts, tels qu’ils sont présen­tés par les jour­naux cités :

D’un côté, une jeune femme con­damnée pour avoir affir­mé qu’il était « scan­daleux qu’un migrant puisse tra­vers­er la fron­tière », et de l’autre, des mil­i­tants no bor­der relaxés après avoir per­mis en recourant à la force à une ving­taine d’étrangers en sit­u­a­tion irrégulière de pass­er la fron­tière fran­co-ital­i­enne. Dans ces deux affaires, les qual­i­fi­cat­ifs retenus pour désign­er les uns et les autres, les per­son­nes inter­rogées pour réa­gir aux juge­ments auront suf­fi à cou­vrir d’indignité l’une des mil­i­tantes du mou­ve­ment désor­mais dis­sous Généra­tion iden­ti­taire, de l’autre à présen­ter de manière plutôt pos­i­tive l’action des no bor­der. Du beau tra­vail, ou l’inverse.

Sur un sujet proche, nous recom­man­dons la lec­ture de l’article d’Il Gior­nale sur les manip­u­la­tions par l’image des mêmes fil­ières.

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