Ce sont des études de Webedia, une filiale du groupe Fimalac, qui le révèlent : sur la tranche d’âge 18–34 ans, 88 % des Français regardent des contenus « d’influenceurs ». Une pratique qui tend à remplacer la presse pour cette tranche d’âge.
Exécutées en mars 2024, deux études de la plateforme Webedia ont été révélées le 2 avril dernier à l’occasion de l’évènement Creators Live Grand Format qui se penchait sur « l’influence et le rapport des consommateurs aux contenus des influenceurs dans leur parcours d’achat ».
Le résultat, sans appel, fait part de la grande part qu’occupent les « créateurs de contenus » et les « influenceurs » dans la vie des Français.
Plus d’un Français sur deux concernés
Deux études de terrains ont été menées par Webedia, qui a d’abord interrogé mille personnes de 18 ans et plus avec l’institut Dynata puis a sondé 247 « créateurs de contenus ».
Elles ont ainsi découvert que 54 % des Français visionnaient, plusieurs fois par semaine, les contenus d’influenceurs ou de créateurs de contenus. « Ce chiffre grimpe à 88 % auprès des 18–34 ans », explique l’étude du groupe Webedia. Pour la majorité d’entre eux, le rôle de ces personnalités est mercantile : ainsi, « 34 % des 18+ affirment que le rôle des influenceurs / créateurs de contenu est de partager des avis sur des produits / marques ».
Pour les autres, il s’agit pour ces célébrités éphémères d’Internet de « partager leur univers, leur quotidien » (30 % chez les plus de 18 ans, 47 % pour la population des 18–34 ans). Ils sont 25 % à penser que ces présentateurs ont pour objectif de « donner des bons plans » quand 21 % estiment qu’ils invitent à « faire rêver, inspirer ».
Quels enjeux dans le visionnage de tels contenus ?
L’intérêt de l’étude était également de déterminer l’enjeu du visionnage de tels contenus. En premier lieu, il semblerait que le public qui visionne de tels contenus soit sensible aux choix et au discours de l’influenceur / créateur de contenu. 36 % du public attend de ce présentateur qu’il ne « récite pas le discours de la marque » quand 29 % espère qu’il soit « sélectif dans le choix des marques avec lesquelles il travaille ».
D’autre part, 63 % du public s’attend à ce que le présentateur sélectionne les marques avec lesquelles il travaille en « cohérence avec [ses] valeurs ».
De leur côté, les « influenceurs » estiment que les communautés qui les visionnent sont en « attente de contenus toujours plus authentiques », témoignage assez inquiétant de l’absence d’activité empirique de ladite communauté.
Quelles approches pour appréhender son public ?
Ces contenus semblent en effet surtout destinés à expérimenter des produits et s’inscrivent donc essentiellement dans une démarche commerciale. Si 38 % des Français interrogés estiment préférer des contenus qui permettent d’expérimenter les produits (les fameux « tutos »), les avis argumentés sur les produits constituent pour 28 % d’entre eux (et 37 % des 18–34 ans) constituent ce que le public apprécie le plus. Les jeux-concours sont également pour 24 % des plus de 18 ans et 34 % des 18–34 ans des approches appréciées.
En ce qui concerne le passage à l’achat, ils sont 72 % des Français interrogés à se fier aux avis et aux notes des consommateurs sur Internet. Enfin, pour 51 % d’entre eux, ces contenus servent surtout à « juger la qualité du produit. »