Le Progrès n’en finit pas de payer sa petite infographie sur la délinquance publié le 22 avril dernier, au point de s’être vu retirer une subvention de la région Rhône-Alpes.
Intitulé « Délinquance, criminalité organisée, qui fait quoi dans le Rhône ? » le dossier a fait le tour de la presse, suscitant de nombreuses indignations. L’article proposait de classer les différents secteurs de la délinquance par nationalités. Ainsi pouvait-on découvrir une prédominance des Géorgiens, Albanais et Roms dans les cambriolages ; d’Africaines et de Roumaines dans la prostitution ; ou encore de « groupes des cités » dans les braquages.
Tollé d’une partie de la presse. Plusieurs associations antiracistes sont immédiatement montées au créneau, comme SOS Racisme qui a déposé plainte pour « incitation à la haine raciale » et « fichage ethnique ». Coup de pied de l’âne, un sujet a même été consacré à cette épisode par le « Petit Journal », qui répond décidément toujours présent dès qu’il s’agit de décrédibiliser de son ton moqueur toute tentative de sortie du politiquement correct. L’équipe de Canal+, avec cette dérision qu’on lui connaît présente ainsi en fin de reportage « le nouveau jeu du progrès de Lyon : “délinquance, à chacun sa spécialité” »
Du côté de la rédaction du Progrès, on a mal vécu cet épisode. « Ils ne nous ont pas manqués, ça les a réjouis de pouvoir se faire un canard de PQR », a‑t-on réagi au sujet du « Petit Journal ». Jean-Claude Lassalle, directeur délégué du journal, a considéré les retombées comme « injustes ». « Il peut y avoir une erreur, dont le rédacteur en chef s’est d’ailleurs excusé. On continue à tracer sereinement notre route, celle de l’info, du respect de la diversité, parce qu’on considère que c’est une chance. On est le seul journal à avoir lancé une opération de valorisation de la diversité », a‑t-il lancé en guise de mea culpa, histoire de donner quelques gages à l’élite bien-pensante.
Manque de chance, cette « opération de valorisation de la diversité » a justement constitué le fer de lance de l’arsenal punitif déployé contre les « racistes » du Progrès. En effet, la région Rhône-Alpes, qui subventionnait à hauteur de 17 000 euros la soirée « Diversité et entreprises », événement visant à récompenser des initiatives locales en rapport avec la « promotion de la diversité », s’est aussitôt désengagée, rapporte Rue89 Lyon.
« Je ne me voyais pas cautionner cet événement après un article pareil. Pas possible », a estimé Farida Boudaoud, vice-présidente PS du conseil régional. Celle-ci avait été sollicitée par Le Progrès au titre de délégué à la lutte contre les discriminations. Las, une infographie de trop aura eu raison de ce financement. « La Région ne vient pas, que voulez-vous que je vous dise ? L’événement se tiendra quand même », a tempéré Jean-Claude Lassalle.
Au-delà de la polémique, cet épisode est un beau symbole de l’aliénation que constituent les subventions publiques, accordées en masse à certains journaux. Un moyen de pression infaillible, déguisé en aide au développement. Après ces brutales représailles financières, nul doute que dans quelques rédactions on y réfléchira désormais à deux fois avant de publier un sujet en dehors des clous…