Fondée en 1978 par l’historien Pierre Miquel (1930–2007) et située dans le 9e arrondissement de Paris, l’Institut Pratique du Journalisme Dauphine de l’université PSL (Université Paris Sciences & Lettres) est une école de journalisme formant des journalistes professionnels aux métiers de la télévision, de la radio, de la presse écrite et de la presse en ligne.
Reconnu par la profession depuis 1993, il est présidé par l’omnipotent « néo-con » Denis Jeambar et dirigé par Pascal Guénée, également président de la Conférence des Écoles de Journalisme. Il accueille une quarantaine d’étudiants à temps plein, une dizaine en apprentissage, et délivre, au bout de deux années, un double diplôme: un master de journalisme de l’Université Paris-Dauphine et un diplôme propre à l’école. Selon l’institut Pluricité, trente mois après l’obtention du diplôme, 100 % des lauréats ont trouvé un emploi.
Parmi ses plus prestigieux anciens élèves, on peut citer Georges Malbrunot (Le Figaro), Gérard Davet (Le Monde), Olivier Truchot (BFMTV et RMC), Julien Arnaud (LCI), Frédéric Lopez (France 2) ou encore Denis Brogniart (TF1).
Un enseignement sous l’égide de la diversité et de l’inclusivité
Sous le patronage du grand militant anti-Front national Denis Jeambar, il n’est guère étonnant que l’établissement mette largement en avant – avec une extrême originalité – son engagement au service de l’intégration, de l’égalité des chances et de la lutte contre toutes les discriminations.
Persuadé que la « différence des parcours et des origines constitue une richesse certaine », l’école souhaite « œuvrer à une meilleure représentation de la société française au sein des différents médias et sensibiliser ses étudiantes et étudiants à la question des stéréotypes dans l’information ». Cette démarche est clairement affichée comme une priorité de l’Institut, qui a notamment nommé un responsable Égalité et lutte contre les discriminations (Pascale Colisson) et un responsable Handicap (Stéphane Béchaux). Ces louables efforts — soulignés par l’utilisation de l’écriture inclusive dans l’ensemble de sa communication - ont permis à L’IPJ d’être la première école de journalisme à obtenir, en 2014, le label Diversité certifié par l’AFNOR. Le Label Diversité a été créé par l’État en 2008 pour « reconnaître l’engagement effectif, volontaire et durable d’un organisme pour prévenir les discriminations et promouvoir la diversité dans le cadre de la gestion de ses ressources humaines ».
L’établissement s’investit également dans le projet La Chance (anciennement La Chance aux concours) qui « agit pour la diversité dans les médias », notamment via une « prépa » aux écoles de journalisme, entièrement gratuite, réservée aux étudiants boursiers. Première classe préparatoire Égalité des chances dans la filière médias, La Chance a été récompensée en 2015 par La France s’engage, une initiative « citoyenne » lancée par François Hollande en 2014 pour récompenser « les actions d’utilité sociale les plus innovantes » (entre 2015 et 2022, cette « initiative » disposait d’un budget de 30 millions d’euros, dont une moitié de subventions publiques, le reste provenant du mécénat des entreprises).
Promotion des ZEP et ZUS du « vivre ensemble »
Forte de toutes ces belles expériences, l’établissement a également noué des partenariats avec des collèges et lycées de ZEP (Zone d’Éducation Prioritaire) et de ZUS (Zone Urbaine Sensible). Ses étudiants sont également « sensibilisés aux stéréotypes dans les médias » et doivent entreprendre des « travaux pédagogiques sur les préjugés s’attachant à certains territoires ». Ouf, n’en jetez plus ! Si, après tout cela, les néo-journalistes ne deviennent pas d’empressés et enthousiastes promoteurs du vivre-ensemble et de la diversité, ce serait à désespérer de « l’exigence pédagogique » de l’IPJ.
Mais peu d’inquiétude à avoir quant au formatage des étudiants de l’école si l’on en croit Justin, ancien étudiant de l’IPJ à la fin des années 2010, qui témoigne du parfait conformisme idéologique de sa promotion.
Des étudiants à gauche toute !
« Nous étions un peu plus de 40 par promotion. Je sais que seuls 2 étaient de droite, dont moi. Un petit groupe « centriste/macroniste » de 2 à 4 personnes maximum semblait émerger. Tous les autres étudiants se répartissaient idéologiquement sur tout le spectre de la gauche » explique ainsi Justin qui s’amuse au souvenir du fait que nombre de ses camarades avaient toutes les peines du monde à croire et encore plus à comprendre qu’il puisse vraiment « être de droite ». Une véritable incongruité, pour ne pas dire une aberration, dans cet environnement où il est de bon temps de moquer et de dénigrer les « mauvais médias » à savoir tous ceux soupçonnés d’être un tant soit peu « réacs ».
Un entre-soi gauchiste rythmé par les interventions d’associations « venant sensibiliser les élèves sur les bonnes manières de traiter les sujets relatifs aux personnes LGBTQIA+ » et les cours d’économie dispensés par « un élu local de gauche d’une ville de la banlieue parisienne valorisant essentiellement les économistes de gauche tel que Thomas Piketty ».
Pour Justin, si « l’IPJ est indiscutablement dirigé et encadré par des professeurs de gauche, la plus forte pression vient en réalité des élèves qui communient dans les mêmes doctrines et sont persuadés d’incarner le camp du Bien. Une majorité contente d’elle, toujours prête à « faire barrage » et à « entrer en résistance » à la moindre irruption d’une altérité politique, au nom du « pluralisme » bien entendu. ». Une tendance lourde qui semble tristement commune à la quasi-totalité de ce type d’établissements.