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Israël : bras de fer entre Benjamin Netanyahou et les médias publics

10 avril 2025

Temps de lecture : 2 minutes
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Israël : bras de fer entre Benjamin Netanyahou et les médias publics

Temps de lecture : 2 minutes

Rien ne va plus entre Netanya­hou (et sa garde rap­prochée) et les médias publics israéliens accusés de se mon­tr­er « trop cri­tiques » vis à vis de la poli­tique gou­verne­men­tale. Les proches du pre­mier min­istre mul­ti­plient les attaques publiques con­tre ces médias et souhait­ent la créa­tion d’une com­mis­sion pour pro­mou­voir une ligne édi­to­ri­ale « plus con­forme aux intérêts de la nation ». Un pro­jet inter­ven­tion­niste qui sus­cite l’ire de la majorité du milieu journalistique.

Une offensive gouvernementale

Depuis plusieurs semaines, Ben­jamin Netanya­hou et plusieurs min­istres ont lancé une véri­ta­ble offen­sive coor­don­née con­tre les médias publics israéliens, ciblant par­ti­c­ulière­ment la société de radiod­if­fu­sion Kan, la radio mil­i­taire Galei Tsa­hal et le grand quo­ti­di­en Haaretz. Une stratégie qui sem­ble s’inscrire dans une ten­dance mon­di­ale d’affrontement de plus en plus rad­i­cal entre gou­verne­ments volon­taristes s’appuyant sur leur légitim­ité élec­torale ou pop­u­laire et insti­tu­tions médi­a­tiques. Un sché­ma que l’on peut retrou­ver aus­si bien aux États-Unis qu’en Ital­ie par exemple.

À Tel-Aviv, Ben­jamin Netany­hu a dénon­cé le coût jugé exhor­bi­tant d’une presse « exces­sive­ment ori­en­tée à gauche ».

« Pourquoi devri­ons-nous financer cela ? La cor­po­ra­tion gaspille près d’un mil­liard de shekels sans aucun con­trôle. Lais­sons le marché décider. Don­nons aux citoyens israéliens le choix — qu’ils préfèrent la gauche ou la droite, lais­sez-les décider. » a‑t-il notam­ment déclaré avant de réclamer la pri­vati­sa­tion des prin­ci­pales instances médiatiques.

Défense des droits humains et « dommages à l’État »

Le min­istre Amichai Shik­li pour sa part s’est mon­tré par­ti­c­ulière­ment vir­u­lent envers le quo­ti­di­en Haaretz, soulig­nant que « de nom­breuses organ­i­sa­tions de défense des droits humains s’ap­puient sur ce jour­nal, qui cause d’énormes dom­mages à l’É­tat. » Une cri­tique for­mulée de façon assez mal­adroite puisqu’elle pour­rait laiss­er penser que la « défense des droits humains » nuit à la poli­tique gouvernementale …

Égale­ment dans le viseur du gou­verne­ment, la société de radiod­if­fu­sion Kan, accusée, elle,  de s’être moquée de feu le frère du Pre­mier min­istre, Yoni Netanyahu, un sol­dat de Tsa­hal tombé au com­bat, au cours d’un sketch comique. Kan s’est défendue en niant avoir rail­lé Yoni Netanyahu, affir­mant avoir tourné en déri­sion le Pre­mier min­istre lui-même.

Afin de lut­ter con­tre le pré­ten­du « sab­o­tage » de la poli­tique du gou­verne­ment par les médias de gauche, le min­istre des Com­mu­ni­ca­tions, Shlo­mo Karaï, a de son côté demandé la créa­tion d’une com­mis­sion des com­mu­ni­ca­tions qui « pro­mou­vrait la poli­tique de la droite ». Au moins les choses sont claire­ment affir­mées et la volon­té gou­verne­men­tale d’ori­en­ter la ligne édi­to­ri­ale des médias totale­ment assumée.

Xavier Eman

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