Un nouveau géant médiatique est né en Italie. Mercredi 2 mars 2016, les quotidiens La Stampa et La Repubblica ont en effet annoncé leur fusion.
Cette manœuvre fait de ce nouveau-né, baptisé « Stampubblica », « l’un des principaux groupes européens du secteur de l’information quotidienne et digitale », qui occupera désormais en Italie 20 % du marché. À ces deux grands journaux s’ajoutent Il secolo XIX, quotidien de Ligurie, et l’hebdomadaire L’Espresso.
Troisième quotidien d’Italie, La Repubblica revendique 2,2 millions de lecteurs et 1,6 million de visites par jour sur son site internet. Plus vieux mais plus petit, le journal La Stampa est à la cinquième place avec un tirage de 250 000 exemplaires par jour. Quant au groupe L’Espresso, il a enregistré en 2015 un bénéfice net de 17 millions d’euros malgré un chiffre d’affaires en recul de 6 %.
Quel est le but de ce mariage ? Clairement la consolidation d’un secteur (la presse) largement sinistré ici comme ailleurs. S’il sera également question de « syndiquer les contenus », ce mariage révèle en premier lieu le désengagement de la famille Agnelli, propriétaire de la Juventus et principal actionnaire du groupe FCA (Fiat Chrysler Motors), de La Stampa.
Désormais, le groupe ne pourra plus se servir de La Stampa comme vitrine pour vanter ses réussites sportives (Juventus, Ferrari) et commerciales. Très commenté de l’autre côté des Alpes, ce retrait constitue la rupture du dernier lien qui rattachait FCA à l’Italie. En effet, la société est aujourd’hui cotée aux États-Unis, elle a son siège aux Pays-Bas et paie ses impôts en Angleterre…