L’Ojim revient régulièrement sur les nombreuses collusions entre pouvoirs et médias comme nous l’avions illustré par un dessin animé satirique :
Qu’importe évidemment qui couche avec qui, le public a le sentiment diffus que les dés sont pipés et que les médias sont partiellement juges et parties (sans mauvais jeu de mots). Ce sentiment est renforcé par une impression d’impuissance des politiques au moment où les autorités de Bruxelles pourraient retoquer le budget 2015 de la France ; à quoi bon voter si les décisions sont prises ailleurs ?
Ces phénomènes se retrouvent en Italie. Même si le sémillant Matteo Renzi (surnommé « Renzisconi » par certains tant le parallèle est frappant avec Berlusconi) jouit d’une popularité à faire pâlir notre président normal, il semble plus exercer un ministère de la bonne parole que celui de l’efficacité gouvernementale. Au même moment Berlusconi (78 ans) condamné à des travaux d’intérêt général, interdit d’élections, empêtré dans ses futurs procès, ne peut plus représenter une opposition constructive.
Résultat, les italiens qui étaient drogués aux émissions politiques télévisuelles (pratiquement au moins une émission disponible par jour) s’en désintéressent. Porta a porta de Bruno Vespa (le Drucker italien) qui existe depuis 1996 voit son public s’étioler. Ballaro sur Rai 3 s’effondre. Pire, Servizio Pubblico du présentateur vedette Michele Santoro ne réalise plus que la moitié de ses scores d’antan… Comme si les spectateurs réalisaient que journalistes et politiques (toujours les mêmes) leur jouaient une comédie artificielle. De quoi conforter Beppe Grillo du mouvement 5 Étoiles dans ses analyses : boycotter les gros médias et s’adresser au peuple via internet ou les réunions publiques.
Voir aussi notre dossier : La guerre médiatique de Beppe Grillo
Source : Campagne d’Italie, Philippe Ridet, Le Monde
Crédit photo : ilfattoquotidiano via Flickr (cc)