Le départ du Journal du dimanche d’Hervé Gattegno, fort proche de Nicolas Sarkozy et d’Emmanuel Macron a entraîné un nouvel équilibre au sein du journal. Et un début de révolte des anciens responsables nommés par Gattegno.
Le JDD, une arme électorale
Seul quotidien national paraissant le dimanche, le JDD est une arme politique puissante. 150.000 exemplaires vendus revendiqués chaque semaine, cinq millions de visiteurs uniques sur son site, un peu plus de six millions de lecteurs en aggloméré, dont trois cent mille classés comme « influenceurs », les scores ne peuvent être négligés par aucun candidat. Nicolas Sarkozy en avait largement profité lors de l’ére Gattegno et Emmanuel Macron n’avait pas eu à se plaindre.
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Passations de pouvoir
Jérôme Bellay a assuré un rôle de transition jusqu’au début de 2022 où Jérôme Béglé lui a succédé. Une partie de la rédaction influencée par la SDJ (société des journalistes) et par les anciens responsables nommés par Gattegno pouvait craindre un ton plus conservateur comme celui de CNews et rechigner au changement. C’est le cas de certains membres de l’équipe rédactionnelle. Anna Cabana (source Lettre A) serait sur un siège éjectable après son lamentable traitement de « l’affaire Ibiza ». Le ministre de l’éducation jean-Michel Blanquer avait annoncé des mesures anti-covid dans les écoles à Noël 2021 depuis son lieu de villégiature à Ibiza. Anna Cabana avait traité l’affaire… sans signaler qu’elle s’était mariée avec le ministre lors de cette escapade de vacances.
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Rééquilibrage relatif
Le ton du JDD semble nettement moins sarko/macronien et l’hebdomadaire accueillerait bientôt un entretien avec Marine Le Pen, ce qui était toujours refusé lors de l’ère Gattegno. Éric Zemmour ne semble pas à la fête, plusieurs articles récents l’ont attaqué le désignant comme une « cible de l’influence russe » ou épinglant l’ISSEP de son alliée Marion Maréchal dans des formations d’élus financées par la caisse des dépôts. Les deux articles étant signés par le même journaliste, il pourrait s’agir d’une simple vindicte politique personnelle, comme elle est de coutume dans nombre de rédactions du monde libéral libertaire.