Le journaliste du Monde a été réélu par la rédaction et reconduit pour un nouveau mandat de six ans avec 82% des voix, une élection de maréchal, plus facile qu’en 2015.
Toute une carrière au Monde
Jérôme Fenoglio surnommé « Fenog », né à Toulon en 1966, rentre à 25 ans au service des sports du quotidien après des études de journalisme à l’école de Lille, réputée la plus sectaire et la plus engagée à gauche. Il touchera ensuite à quasiment tous les services et tous les genres de journalisme passant au service Société dont il prendra la tête, puis au service Sciences, devenant rédacteur en chef du magazine Le Monde2, puis grand reporter, rédacteur en chef du Monde.fr et enfin directeur des rédactions en mai 2014.
Une élection mouvementée en 2015
Erik Izraelewicz, nommé puis élu directeur en 2011, meurt dramatiquement d’un infarctus le 27 novembre 2012, dans les locaux du journal. Natalie Nougayrède, venue du service étranger, est pressentie par les actionnaires pour lui succéder et est élue en mars 2013 avec plus de 79% des voix de la rédaction. Avec Louis Dreyfus, président du directoire, elle mène tambour battant une série de réformes, supprime certaines rubriques vieillissantes, entreprend de promouvoir le digital, se fait des ennemis, engendrant un conflit social qui la contraint à la démission en mai 2014. Louis Dreyfus responsable autant qu’elle des réformes envisagées passera entre les gouttes et Nougayrède servira de fusible, quittant le quotidien pour le Guardian (elle est bilingue et biculturelle) anglais quelques mois plus tard.
Il faut donc la remplacer, un directeur intérimaire est mis en place par les actionnaires fin mai 2014, ce sera le vice-président du conseil de surveillance Gilles Van Kote qui se verrait bien se succéder à lui-même ensuite. Mais il est lâché par les actionnaires, démissionne en avril 2015 et se verra confier des missions plus terre à terre comme la préparation des nouveaux locaux du journal près de la gare d’Austerlitz. C’est alors que Pierre Bergé pousse Jérôme Fenoglio à se présenter. Il faut 60% des voix pour être élu, en mai 2015 le candidat n’en obtient que 55% et est donc retoqué. Qu’à cela ne tienne, les actionnaires exigent un second vote avec le même candidat en juin et Fenoglio est élu avec 68% des suffrages.