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Joffrin-Gattegno, le duo présidentiel de L’Opinion !

12 janvier 2022

Temps de lecture : 4 minutes
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Joffrin-Gattegno, le duo présidentiel de L’Opinion !

Temps de lecture : 4 minutes

La rentrée puis la campagne présidentielle ont occasionné une réorganisation du paysage audiovisuel français. Les principaux mouvements auront concerné le remodelage des médias de la galaxie Bolloré et celui opéré dans le service public. Journal résolument macroniste et patronal, L’Opinion a choisi de se doter de deux vieux loups du journalisme : l’ancien directeur Libération Laurent Joffrin et celui du JDD et Paris Match.

L’Opinion donne la parole aux vétérans

Une chronique pour deux vétérans du jour­nal­isme français ! En recru­tant Hervé Gat­teg­no et Lau­rent Jof­frin, le jour­nal libéral-cen­triste L’Opinion se dote d’un duo de choc pour com­menter l’actualité prési­den­tielle. Hervé Gat­teg­no, 57 ans, Lau­rent Jof­frin, 69 ans, ont de l’expérience et traî­nent leurs boss­es sur les plateaux de télévi­sion et de radio pour dis­penser leur bonne parole d’éditorialiste.

Jof­frin, qui a ten­té (en vain) l’aventure poli­tique avec son mou­ve­ment social-démoc­rate « Enga­geons-nous », sert de « spar­ring part­ner de gauche » sur CNews alors que son nou­v­el acolyte, Hervé Gat­teg­no, récem­ment par­ti du JDD, était à la recherche d’un nou­v­el os à ronger. En se tour­nant vers la vieille garde du jour­nal­isme français quand d’autres (comme Cnews) ont misé sur le renou­velle­ment, L’Opinion répond aus­si prob­a­ble­ment à une demande de son lec­torat, macro­niste, et donc, en par­ti au moins, âgé. Rap­pelons que Jof­frin est un pur pro­duit atlantiste, ancien Young Leader de la French-Amer­i­can Foun­da­tion.

Une première sans saveur

Le 6 jan­vi­er, les deux com­pères ont fait leur bap­tême du feu pour cette chronique. Le titre « Ses enne­mis ses emmerdes » évo­quait l’actualité du moment, à savoir le fameux entre­tien du prési­dent Emmanuel Macron pour Le Parisien dans lequel il dit vouloir « emmerder » les non-vac­cinés.

Une actu­al­ité incon­tourn­able mais traitée de manière éton­nement con­ciliante avec le prési­dent. Venant d’Hervé Gat­teg­no qui a eu des affinités pour Nico­las Sarkozy (Le Canard Enchainé n°5240) puis Manuel Valls rien de bien éton­nant, en revanche pour le très gauch­er Lau­rent Jof­frin, réduit les dernières polémique du prési­dent (dra­peau européen sous l’Arc de Tri­om­phe et l’entretien au Parisien) a de « l’arrogance » et de la « can­deur » qui s’explique aus­si par le ressen­ti­ment de beau­coup de français con­tre « l’irresponsabilité des anti­vax ». Et l’ancien de Libé d’expliquer que la stratégie prési­den­tielle tirait Marine Le Pen et Éric Zem­mour et pre­nait à défaut social­istes et LR… Gat­teg­no, lui, défend le prési­dent avec la fougue d’un respon­s­able de sec­tion locale fraîche­ment arrivé en poli­tique, émet­tant une petite réserve sur l’irresponsabilité des non-vac­cinés qui perdraient leur statut de citoyen.

Voir aus­si : Nico­las Beytout, portrait

Nicolas Beytout, un patron de journal très macroniste

L’intérêt pour le jour­nal du CAC 40 est réel, les deux per­son­nages sont rom­pus à l’exercice médi­a­tique et ont suivi nom­bre de cam­pagnes prési­den­tielles. Avec des points de vue en principe « opposés », Lau­rent Jof­frin pen­chant net­te­ment plus à gauche, les deux édi­to­ri­al­istes, détachés de leurs oblig­a­tions de directeur de jour­naux pour­ront par­ler assez libre­ment et don­ner une analyse qui peut s’avérer intéressante.

Le directeur et fon­da­teur de L’Opinion Nico­las Beytout par­le même de « deux grands jour­nal­istes » qui apporteront des angles d’analyse « dif­férents voire con­traig­nants ». L’affinité avec Lau­rent Jof­frin n’est pas toute neuve ; dans une let­tre ouverte, le patron du jour­nal avait déjà fait une déc­la­ra­tion d’amour à Lau­rent Jof­frin. Un arti­cle qui man­i­fes­tait un signe d’ouverture à défaut d’être pré­moni­toire : Beytout promet­tait alors à Jof­frin un avenir poli­tique - « Tu feras, à n’en pas douter, par­tie de ces jour­nal­istes de tal­ent qui ont ensuite lais­sé une trace en politique ».

Nico­las Beytout, qui avait en revanche su décel­er assez tôt le poten­tiel poli­tique du prési­dent dont il décrit l’arrivée dans l’arène comme un « vent de fraîcheur » sur la vie poli­tique française, s’est en tout cas doté d’une belle paire de « gen­til flic — méchant flic ». Quand Gat­teg­no dressera les louanges du prési­dent, Jof­frin sera là pour le rap­pel­er gen­ti­ment à l’ordre… Mais assur­era tout de même qu’il faut le réélire en cas de sec­ond tour face à Marine Le Pen, Éric Zem­mour ou même Valérie Pécresse. Le monde libéral lib­er­taire et le monde lib­er­taire libéral sont de très proches cousins…

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