À Besançon, dans le Doubs (25), lundi 17 août 2020, une adolescente bosniaque et musulmane a été victime d’un déferlement de violence de la part de sa propre famille. Elle a été tondue et battue. La cause : elle est amoureuse d’un Serbe chrétien et veut l’épouser. Cela se passe en France, en 2020. Qu’en disent les deux principaux quotidiens français ?
Dans Le Figaro
Pour Le Figaro, qui relate longuement les faits dans son édition du vendredi 22 août, la situation de départ est celle-ci : « Le 17 août, à Besançon, une jeune Bosniaque de confession musulmane a été la cible d’une explosion de violence de la part de sa propre famille sur un fond apparent de vieilles haines interreligieuses et interethniques. Arrivée en France avec ses parents en 2017, la jeune fille de 17 ans habitait dans un des immeubles du quartier des Clairs-Soleils, classé « quartier prioritaire politique de la ville », au nord-est du centre-ville de Besançon. Il y a quelques mois, elle fait la connaissance d’un de ses voisins habitant le même immeuble. Le garçon est âgé de 20 ans et il est d’origine serbe et de confession chrétienne. Naît alors une idylle, un quart de siècle après la fin du conflit bosniaque. »
L’article ne précise ni pourquoi ni dans quelles conditions la famille de l’adolescente est arrivée en France en 2017. Il n’y a pas plus d’explications quant au fait d’obtenir, à une vitesse défiant toutes les files d’attente en ce domaine, un logement social.
Suite des faits : « Selon Margaret Parietti, vice-procureur de la République de Besançon, les parents de l’adolescente lui auraient dit : « Nous sommes musulmans, tu ne te marieras pas avec un chrétien ». Selon la tradition musulmane, un homme peut se marier avec une non-musulmane si elle est d’une des religions du Livre (juive ou chrétienne). Une femme ne peut en revanche épouser un non-musulman. »
L’article n’interroge pas la légitimité ou la validité de ces relations entre religions au sein d’une république laïque.
L’adolescente et son petit ami fuguent quatre jours. De retour, la jeune femme est isolée dans une chambre et violemment frappée par plusieurs personnes et en de nombreux endroits du corps, « devant des mineurs ». La jeune femme est alors tondue. Elle bénéficiera de 14 jours d’ITT.
Le Figaro n’interroge pas le mode éducatif sus-mentionné et ne pose pas plus la question de sa raison d’être sur le territoire français.
Par contre, le quotidien cite plusieurs réactions de personnalités, dont :
Marlène Schiappa : « Honte à ces parents, à cet oncle ignobles. Ces actes doivent être condamnés. Soutien à cette jeune fille, à sa liberté, à son intégrité, à sa dignité. Et merci à son petit ami qui a permis de la sauver ». Le journal ne juge pas nécessaire de comparer cette déclaration avec la multitude de déclarations de la même responsable politique au sujet de la nécessité, selon elle, d’accueillir des populations diverses en France.
Premier président de la Cour des comptes et ancien élu PS du Doubs, Pierre Moscovici : « Une adolescente de 17 ans frappée et tondue à Besançon parce qu’elle aimait un chrétien ! Cet acte de torture et d’humiliation est atroce, rétrograde et insupportable. Il doit être dûment sanctionné ». Le Figaro ne considère pas intéressant d’indiquer que Moscovici fut un promoteur zélé des politiques migratoires quand il était ministre de divers gouvernements puis une fois nommé à la Commission européenne. Un homme politique pour qui la venue de populations dont la culture conduit à torturer, humilier et tondre une femme quand elle veut épouser un garçon non musulman est normale. Le quotidien pourrait au moins noter que Moscovici paraît fort peu informé des us et coutumes islamiques.
Dans Le Monde
La présentation est plus douce, le 22 août dans Le Monde : « À Besançon, une adolescente tondue par sa famille pour une relation amoureuse. La jeune femme, Bosniaque et de confession musulmane, voulait se marier avec un Serbe chrétien. Elle a été victime de violences de la part de son père, de sa mère, de son oncle et de sa tante. » La première phrase, formant le titre de l’article, en gras, ne mentionne pas la religion de la jeune femme. Les lecteurs se contentant des seuls titres du Monde pour s’informer sont nombreux. Le quotidien choisit peut-être de limiter ainsi le risque de « stigmatisation ».
Présentation des faits : « En dépit des tensions restées vives entre communautés de l’ex-Yougoslavie, la relation entre deux jeunes gens, un garçon serbe de 20 ans et une adolescente bosniaque de 17 ans, n’avait jamais paru poser problème à leurs familles, installées à Besançon. Tous résident dans le même bâtiment des Clairs-Soleils, un quartier à forte population immigrée. Mais quand cette relation est devenue sérieuse et qu’un mariage a été évoqué, tout a basculé. Lundi 17 août, la jeune fille a été frappée, humiliée, et même tondue par les siens. « Ses parents lui ont dit : tu es musulmane, tu ne te marieras pas avec un chrétien », a raconté la vice-procureure de la République de Besançon, Margaret Parietti. »
Les autres faits racontés sont identiques à ceux du Figaro, sauf cette précision d’importance : « Le père, la mère, l’oncle et la tante de la victime, interpellés et placés en garde à vue, ont été mis en examen pour « violences sur mineur en présence de mineurs et en réunion ». D’autres coups administrés par ses parents depuis leur arrivée en France en 2017 ont aussi été mentionnés lors de l’enquête. Sous contrôle judiciaire, tous ont interdiction de rencontrer l’adolescente, « placée sous protection judiciaire dans une structure adaptée », selon le parquet. »
Le Monde ne s’étend pas sur le sujet, celui qui pourtant compte dans cette citation : cette famille musulmane et bosniaque, déboutée du droit d’asile, disposant cependant d’un logement social à Besançon, était déjà connue des services de police et des services sociaux pour des faits de violence à l’encontre de leurs enfants. Le quotidien n’interroge pas l’absence de réaction des autorités, ni le fait que toute cette violence soit le produit d’une culture. Là aussi, sans doute afin de ne pas « stigmatiser ».
Le Monde précise que le maire Europe Écologie Les Verts de Besançon, élue lors des récentes municipales, à la faveur d’une abstention covidienne, a exprimé sa « vive émotion ». Ce qui a probablement rassuré ses administrés. D’autant que lors de son premier discours, le soir de sa victoire électorale, Anne Vignot avait indiqué que son élection était celle du « vivre ensemble » et d’une ville « apaisée ». Notons qu’EELV milite pour un accueil massif des migrants et une régularisation massive de ceux qui sont présents en France.
Le Monde n’indique pas que les us et coutumes de la famille concernée sont médiévaux.
Aucun de ces quotidiens n’indique, contrairement à l’habitude, quand les personnes incriminées sont européennes et les victimes noires et/ou musulmanes, qu’il s’agit d’un acte à la fois raciste et sexiste.
Le représentant du Rassemblement National, Jean Messiha, donne, sur Twitter, une précision sur laquelle les deux quotidiens n’insistent guère : « Les parents de la jeune musulmane tondue pour avoir fréquenté un chrétien étaient sous le coup d’une procédure d’expulsion car déboutés du droit d’asile fin 2019. Pourquoi étaient-ils encore là ? Les frontières bosniaques sont fermées, dit le gouvernement. On se moque de qui ?! ».
Notons que les deux quotidiens font référence aux guerres de Yougoslavie des années 90 du siècle passé, vieilles de près de 30 ans, comme si elles étaient la cause de l’inimitié ayant entraîné ces violences. La cause ne résiderait-elle pas plutôt dans le simple fait relaté par la vice-procureur de la république : des musulmans refusent qu’une jeune femme musulmane se marie avec un non musulman.
Quel rapport avec une guerre ancienne ? C’est le moyen trouvé par les médias de grand chemin pour masquer la violence actuelle de l’islam en France, et de cette même violence à l’encontre des femmes.