C’est une journaliste de l’agence de presse italienne Ansa, maîtrisant le latin, qui a, la première, relayé l’information du renoncement du pape à ses fonctions, lundi 11 février. Le directeur de l’agence, répondant à l’AFP, a du coup insisté sur la nécessité d’apprendre cette langue morte pour les journalistes.
« À un moment, il (le pape, NDLR) s’est arrêté de parler du Consistoire. Notre journaliste a compris qu’il disait qu’il était fatigué, que la pression était trop forte et qu’il allait arrêter » raconte Luigi Contu. La journaliste en question, Giovanna Chirri, n’ayant pu joindre le porte-parole du Vatican, a aussitôt relayé l’information en se basant sur sa propre connaissance du latin, quand ses collègues attendaient désespérément une traduction. « C’est une revanche de la culture dans la préparation des futurs journalistes », sourit M. Contu, fier d’avoir été le premier à diffuser l’information du moment.
C’est également en latin que le journal Libération a proposé sa Une et son éditorial le lendemain. « Papus interruptus » titrait le quotidien, quand son éditorial, « Cogitatio » (songe), était signé d’un certain « Nicolaus Demorandus » (Nicolas Demorand, le patron de la rédaction). Un clin d’œil amusé qui masque cependant mal l’anticléricalisme viscéral du journal, confirmé dès le lendemain avec une Une titrant : « Après le pape, Dieu démission ! »