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Journalistes agressés à Toulouse : une manipulation de l’extrême gauche

23 novembre 2020

Temps de lecture : 4 minutes
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Journalistes agressés à Toulouse : une manipulation de l’extrême gauche

Temps de lecture : 4 minutes

Plusieurs journaux de gauche montent une polémique pour détourner l’attention de la journaliste de Quotidien, ex-journaliste de BFMTV qui a tenté de faire intervenir la police contre des catholiques rassemblés pour la messe. Il s’agirait d’un journaliste et d’un photographe pris à partie à Toulouse.

Led­it pho­tographe – qui explique sans plus de façon qu’il pre­nait en pho­to, sans son con­sen­te­ment, un homme en train de prier – était en reportage pour Libéra­tion, à Toulouse le 15 novem­bre 2020. Il y a quelques années, l’extrême-gauche recom­mandait pour­tant aux jour­nal­istes et pho­tographes ama­teurs : « Deman­der la per­mis­sion aux gens de les pren­dre en pho­to AVANT de shoot­er et expli­quer quelle est votre démarche. Vous seriez sur­pris du nom­bre de per­son­nes qui accepteront si vous deman­dez tout simplement. »

Profils « trumpistes »

Ce pho­tographe s’appelle Ulrich Leboeuf, et mis en con­fi­ance par France 3, explique tout le « bien » qu’il pense de ce genre de manifestation :

« Ce n’est pas totale­ment éton­nant. Ce n’é­taient pas véri­ta­ble­ment des lecteurs de Libé (sic). Dans tous les cas, nous sommes de plus en plus habitués à ce type de sit­u­a­tion. Je con­state deux choses dans ce type de rassem­ble­ment, explique-t-il, la présence de gens proches de grou­pus­cules d’ex­trême-droite et le dis­cours de défi­ance vis à vis des médias totale­ment assumé, où l’on n’a pas honte de nous insul­ter. Là nous sommes avec des per­son­nes qui ont un peu le pro­fil de trump­istes. Nous ne sommes plus dans la nuance et l’on passe à l’acte ».

Pho­tographe né en 1972 et d’abord artiste, directeur d’un fes­ti­val de pho­to à Toulouse, qui a com­mencé sur Libéra­tion par des reportages de mode en 2015–2016, il s’est décou­vert une voca­tion lorsque les Gilets jaunes ont été récupérés par l’extrême-gauche, à l’hiver 2018–2019. Ses reportages con­cer­nent aus­si les migrants, présen­tés sous leur jour favor­able avec la novlangue d’extrême-gauche, comme « exilé.e ». Pour l’agence MYOP, il a notam­ment pho­tographié Jean-Marc Rouil­lan, ter­ror­iste et une des icônes d’extrême-gauche.

Photographe passeur de migrants

France 3 explique encore qu’un autre pho­tographe a été pris à par­tie par les man­i­fes­tants. Il s’agit du « pho­tore­porter de l’a­gence Hans Lucas, bien con­nu des milieux antifa, Ben Art Core qui s’est vu inter­dire de faire la moin­dre pho­to lors du rassem­ble­ment : “Trois per­son­nes ont tra­ver­sé la foule et se sont plan­tées devant, explique celui qui se désigne comme jour­nal­iste mil­i­tant », actuelle­ment employé par l’agence Hans Lucas et le RESF.

Con­damné pour out­rage à agent en 2017 alors qu’il pho­tographi­ait des migrants qui essayaient de forcer la fron­tière près de Men­ton – à l’époque, avec l’aide logis­tique d’antifas français et ital­iens – la police lui reprochait à l’époque d’avoir encour­agé les migrants lors de leur tra­ver­sée ; il est soutenu à l’époque dans son rôle de passeur par le col­lec­tif migrants 13 (Mar­seille), 06 (Nice) et le col­lec­tif antifa 06, toutes éma­na­tions de l’ultra-gauche mil­i­tante en Provence. Plus mil­i­tant que jour­nal­iste donc, ce pho­tographe qui cou­vrait aus­si depuis son CAP pho­to en 2001 au lycée Quin­ault des ques­tions de « jus­tice sociale », la jun­gle de Calais ou des mobil­i­sa­tions d’extrême-gauche.

En 2013 il demande des fonds pour un « man­i­feste antifa » sur KissKiss­BankBank : « les habi­tants ont déjà oublié que des fas­cistes vien­nent de défil­er dans leurs villes, que cer­taines per­son­nes sont là aus­si pour leur bar­rer la route et que ce n’est pas juste une guerre entre extrémistes de droite d’un coté et de gauche de l’autre… ».

Un peu d’éthique ?

Tou­jours en 2016, ses amis antifas écrivaient (nous avons respec­té l’orthographe d’origine) :

« Notre préoc­cu­pa­tion ne con­cerne pas le pré­ten­du droit de pren­dre des pho­tos dans l’e­space pub­lic. […] Autrement dit, les jour­nal­istes n’ont aucun droit poli­tique à un «spec­ta­cle » […] Il est temps de riposter. Ceci est un appel pour tou-te‑s à se soulever face à ceux qui met­tent nos vies en dan­ger. Les gens qui pren­nent des pho­tos et les met­tent en ligne, sans flouter les vis­ages ou recadr­er les choses iden­ti­fi­ables, nous met­tent en dan­ger et nous ne devri­ons pas être com­plaisants. Dans d’autres pays avec des mou­ve­ments plus forts, la com­plai­sance n’est pas si dom­i­nante ; les gens fra­cassent sou­vent des caméras qu’illes voient se bra­quer vers leurs ami-e‑s et les enreg­istr­er délibéré­ment. Illes détru­isent des caméras parce qu’illes recon­nais­sent que ces instru­ments peu­vent men­er à des arresta­tions et les arresta­tions peu­vent ruin­er des vies et détru­ire un mou­ve­ment ».

À l’époque, aucun pho­tographe « mil­i­tant » n’y trou­vait rien à redire.

Voir aus­si notre arti­cle sur les cafards de Quo­ti­di­en, le jour­nal­isme de déla­tion.

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