Plusieurs journaux de gauche montent une polémique pour détourner l’attention de la journaliste de Quotidien, ex-journaliste de BFMTV qui a tenté de faire intervenir la police contre des catholiques rassemblés pour la messe. Il s’agirait d’un journaliste et d’un photographe pris à partie à Toulouse.
Ledit photographe – qui explique sans plus de façon qu’il prenait en photo, sans son consentement, un homme en train de prier – était en reportage pour Libération, à Toulouse le 15 novembre 2020. Il y a quelques années, l’extrême-gauche recommandait pourtant aux journalistes et photographes amateurs : « Demander la permission aux gens de les prendre en photo AVANT de shooter et expliquer quelle est votre démarche. Vous seriez surpris du nombre de personnes qui accepteront si vous demandez tout simplement. »
Profils « trumpistes »
Ce photographe s’appelle Ulrich Leboeuf, et mis en confiance par France 3, explique tout le « bien » qu’il pense de ce genre de manifestation :
« Ce n’est pas totalement étonnant. Ce n’étaient pas véritablement des lecteurs de Libé (sic). Dans tous les cas, nous sommes de plus en plus habitués à ce type de situation. Je constate deux choses dans ce type de rassemblement, explique-t-il, la présence de gens proches de groupuscules d’extrême-droite et le discours de défiance vis à vis des médias totalement assumé, où l’on n’a pas honte de nous insulter. Là nous sommes avec des personnes qui ont un peu le profil de trumpistes. Nous ne sommes plus dans la nuance et l’on passe à l’acte ».
Photographe né en 1972 et d’abord artiste, directeur d’un festival de photo à Toulouse, qui a commencé sur Libération par des reportages de mode en 2015–2016, il s’est découvert une vocation lorsque les Gilets jaunes ont été récupérés par l’extrême-gauche, à l’hiver 2018–2019. Ses reportages concernent aussi les migrants, présentés sous leur jour favorable avec la novlangue d’extrême-gauche, comme « exilé.e ». Pour l’agence MYOP, il a notamment photographié Jean-Marc Rouillan, terroriste et une des icônes d’extrême-gauche.
Photographe passeur de migrants
France 3 explique encore qu’un autre photographe a été pris à partie par les manifestants. Il s’agit du « photoreporter de l’agence Hans Lucas, bien connu des milieux antifa, Ben Art Core qui s’est vu interdire de faire la moindre photo lors du rassemblement : “Trois personnes ont traversé la foule et se sont plantées devant, explique celui qui se désigne comme journaliste militant », actuellement employé par l’agence Hans Lucas et le RESF.
Condamné pour outrage à agent en 2017 alors qu’il photographiait des migrants qui essayaient de forcer la frontière près de Menton – à l’époque, avec l’aide logistique d’antifas français et italiens – la police lui reprochait à l’époque d’avoir encouragé les migrants lors de leur traversée ; il est soutenu à l’époque dans son rôle de passeur par le collectif migrants 13 (Marseille), 06 (Nice) et le collectif antifa 06, toutes émanations de l’ultra-gauche militante en Provence. Plus militant que journaliste donc, ce photographe qui couvrait aussi depuis son CAP photo en 2001 au lycée Quinault des questions de « justice sociale », la jungle de Calais ou des mobilisations d’extrême-gauche.
En 2013 il demande des fonds pour un « manifeste antifa » sur KissKissBankBank : « les habitants ont déjà oublié que des fascistes viennent de défiler dans leurs villes, que certaines personnes sont là aussi pour leur barrer la route et que ce n’est pas juste une guerre entre extrémistes de droite d’un coté et de gauche de l’autre… ».
Un peu d’éthique ?
Toujours en 2016, ses amis antifas écrivaient (nous avons respecté l’orthographe d’origine) :
« Notre préoccupation ne concerne pas le prétendu droit de prendre des photos dans l’espace public. […] Autrement dit, les journalistes n’ont aucun droit politique à un «spectacle » […] Il est temps de riposter. Ceci est un appel pour tou-te‑s à se soulever face à ceux qui mettent nos vies en danger. Les gens qui prennent des photos et les mettent en ligne, sans flouter les visages ou recadrer les choses identifiables, nous mettent en danger et nous ne devrions pas être complaisants. Dans d’autres pays avec des mouvements plus forts, la complaisance n’est pas si dominante ; les gens fracassent souvent des caméras qu’illes voient se braquer vers leurs ami-e‑s et les enregistrer délibérément. Illes détruisent des caméras parce qu’illes reconnaissent que ces instruments peuvent mener à des arrestations et les arrestations peuvent ruiner des vies et détruire un mouvement ».
À l’époque, aucun photographe « militant » n’y trouvait rien à redire.
Voir aussi notre article sur les cafards de Quotidien, le journalisme de délation.