Depuis l’annonce par le groupe Le Figaro (appartenant au groupe de presse Socpresse), fin juillet, de sa volonté de relancer « Jours de France » en effectuant une parution test dans les prochains jours, le patron de Lafont Presse (créé en 1984 et propriétaire de plus de 80 magazines), Robert Lafont (à ne pas confondre avec Robert Laffont, fondateur des éditions Robert Laffont), n’en démord pas : « il n’est pas question que nous puissions laisser relancer un titre qui aujourd’hui est sérieusement exploité, qui nous appartient et cela depuis 10 ans ».
Dans une lettre cinglante envoyée à Serge Dassault, propriétaire du quotidien parisien réputé de droite, Robert Lafont menace de lancer « la procédure nécessaire afin que les tribunaux jugent qui, aujourd’hui, a le droit sur ce titre ».
L’imbroglio est simple, le magazine féminin « Jours de France », lancé par Marcel Dassault en 1958 a cessé de paraître en janvier 1989. En 2010, Robert Lafont lance ainsi un magazine people intitulé « Jour de France » (sans « s ») après avoir déposé le nom à l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) dès 2003.
Pour Marc Feuillée, directeur général du groupe Le Figaro, « la marque Jours de France nous appartient ». Mais le son de cloche est évidemment différent pour Robert Lafont : « aujourd’hui Le Figaro entend s’accrocher au wagon, après que nous ayons investi et relancé le titre, alors qu’ils ne peuvent pas non plus ignorer que Jours de France — du fait de sa non-exploitation — était tombé en désuétude, et que tout le monde pouvait donc le relancer ».
Cette histoire s’apparente à celle du pot de fer contre le pot de terre puisque le chiffre d’affaire de Lafont Presse est environ 50 fois inférieur (20 millions d’euro annuels) à celui de Socpresse (1 milliard d’euro environ).
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