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Julian Assange inculpé pour espionnage par les États-Unis

3 août 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Julian Assange inculpé pour espionnage par les États-Unis

Temps de lecture : 3 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 26/05/2019

Les autorités américaines avaient choisi de ne révéler qu’une partie des inculpations contre Assange, celles pour piratage informatique. Elles viennent d’ajouter 17 nouvelles charges dont celles d’espionnage, remettant en cause la liberté d’informer.

Le premier amendement de la Constitution vidé de sa substance

Le pre­mier amende­ment du « Bill of rights » de 1791 inter­dit au Con­grès de vot­er des lois restreignant la lib­erté de reli­gion et d’expression et la lib­erté de la presse. L’administration veut le con­tourn­er en con­sid­érant qu’Assange n’a pas fait un tra­vail de jour­nal­iste mais d’espion en pub­liant des doc­u­ments con­fi­den­tiels révélant les sources de la diplo­matie améri­caine comme celles de l’armée et met­tant en dan­ger des irakiens et des afghans employés par les États-Unis en péri­ode de guerre. De manière presque comique le pro­cureur a invo­qué la mise en dan­ger « de défenseurs des droits de l’homme et de dis­si­dents ».

Réactions en chaîne et mesure préventive

Si Assange est extradé vers les États-Unis, il pour­rait être jugé selon une loi de 1917 qui punit la vente ou la remise de doc­u­ments secrets à une puis­sance étrangère. Con­traire­ment à une vul­gate sou­vent répan­due, l’administration Oba­ma n’avait jamais révélé les charges retenues con­tre Assange, lais­sant plan­er le doute.

Mais l’objectif des améri­cains va bien au-delà du cas Assange. Ce dernier est malade, dépres­sif, affaib­li après six ans de con­fine­ment et qua­si aban­don­né par les grands médias qui ont pub­lié ses doc­u­ments et en ont large­ment prof­ité, comme Le Monde qui a le culot de par­ler d’Assange « qui s’est tou­jours présen­té comme jour­nal­iste », lui déni­ant implicite­ment cette qual­ité. L’objectif des autorités est d’instaurer une men­ace préven­tive con­tre tous ceux qui pour­raient – via des sources d’information privées ou publiques – être ten­tés d’exploiter ces sources poten­tielle­ment con­traires aux intérêts américains.

Sans rire, John Demers, respon­s­able de la sec­tion sécu­rité nationale du min­istère de la Jus­tice améri­cain tient à pré­cis­er que cette incul­pa­tion n’est pas « un aver­tisse­ment » (warn­ing shot) pour les jour­nal­istes, ajoutant « le min­istère prend sérieuse­ment en compte le tra­vail des jour­nal­istes pour la démocratie ».

Un des avo­cats d’Assange, Bar­ry J. Pol­lack, a pré­cisé que son client était en réal­ité « inculpé pour avoir encour­agé des sources à lui fournir des infor­ma­tions con­fir­mées et pour les avoir pub­liées ». Il ajoute que « ces accu­sa­tions sans précé­dent démon­trent la grav­ité de la men­ace que l’inculpation d’Assange implique pour les jour­nal­istes dans leur tra­vail d’information du pub­lic con­cer­nant les actions du gou­verne­ment améri­cain ».

Crédit pho­to : Thier­ry Ehrmann via Flickr (cc)

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