Julian Assange le héros de Wikileaks dont nous avons réactualisé le portrait en 2017 est toujours sous un statut de quasi détenu à l’ambassade d’Équateur à Londres où il s’est réfugié en juin 2012. Ceci malgré l’abandon des charges de la justice suédoise et un état de santé préoccupant.
Wikileaks
Résumons, Julian Assange, citoyen australien crée Wikileaks en 2006. En 2010, avec Chelsea Mannings, via Wikileaks, il fait fuiter près de 400 000 documents classifiés de l’armée américaine portant sur le conflit irakien déclenché en 2003 par les États-Unis. Ces documents permettent entre autres de chiffrer à plus de 100 000 les morts irakiens causés par le conflit en huit ans dont 60% de civils. Ceci alors même que les États-Unis vendaient aux médias une fake news avant l’heure : leurs « frappes chirurgicales ». Peu après la fake news des « armes de destruction massives » de Saddam Hussein.
Les menaces sur Assange
Moins d’un mois après la fuite de ces documents, en août 2010, Assange est accusé de viol par la justice suédoise, menacé d’arrestation puis d’expulsion vers les États-Unis qui réclament sa détention. Pour échapper à ce risque Assange demande l’asile politique à l’Equateur qui lui accorde. Mais le Royaume-Uni, où il se trouvait à ce moment, l’empêche de prendre l’avion pour Quito et il se réfugie en juin 2012 à l’ambassade d’Équateur à Londres d’où il n’est pas sorti depuis.
Bien que les autorités suédoises aient abandonné les poursuites en 2017, la justice britannique continue de demander l’arrestation d’Assange. Début février 2018. Le juge Emma Arbuthbot a en effet confirmé que le mandat d’arrestation britannique ne serait pas levé. Si Assange, dépressif et malade après plus de cinq ans d’isolement, sort de l’ambassade, il court le risque d’être extradé vers les États-Unis, ce pays refusant d’infirmer ou de confirmer si une demande d’extradition a été ou sera déposée. D’aucuns y verront la main efficiente du grand frère américain sur l’épaule compatissante du petit frère britannique
Quand on aime on ne compte pas
Selon la BBC c’est plus de 10 millions de livres anglaises (environ 12 millions d’euros) qui ont été dépensés en presque 6 ans pour s’assurer que Julian Assange ne s’échappe pas. Ce chiffre qui est équivalent à plus de 10 000 livres par jour (11 800 euros au cours du 8/02/2018) a été obtenu par une radio, grâce à une loi britannique « Freedom of Information Act » qui permet à un contribuable d’obtenir des renseignements précis sur les dépenses publiques. De telles sommes ne peuvent avoir qu’une seule signification : les lanceurs d’alerte qui s’attaquent aux États-Unis doivent savoir qu’aucun effort ne sera épargné pour les éliminer, quel que soit le coût. Ne pas oublier : Big Brother is watching you.
Crédit photo : newsonline via Flickr (cc)