Depuis le mois d’avril 2019 Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, croupit dans une prison de haute sécurité au Royaume-Uni. Depuis avril 2022, le journaliste australien est extradable vers les États-Unis où il encourt jusqu’à 175 ans de prison. Cependant, une toute récente décision de la Haute Cour de Justice du Royaume-Uni ouvre une timide voie d’espoir pour Assange.
Un répit jusqu’à la mi-avril 2024
Le 26 mars 2024, la Haute Cour de Justice du Royaume-Uni a donné trois semaines au gouvernement américain pour donner certaines garanties concernant le procès qui attend Assange. Le journaliste doit être certain d’être protégé par le premier amendement qui garantit la liberté d’expression, il doit également être assuré que sa nationalité australienne ne jouera pas en sa défaveur. Enfin, et c’est la garantie principale, Assange doit être certain que la peine capitale ne sera pas prononcée contre lui. Si le gouvernement américain échouait à donner ces garanties, Julian Assange se verrait offrir une chance de faire appel de son extradition. C’est donc une mince lueur d’espoir qu’ouvre cette décision, alors que l’extradition du fondateur de WikiLeaks semblait inéluctable. Ce jugement est la conclusion de l’appel pour lequel s’était pourvu, en juin 2022, le comité de défense d’Assange.
17 chefs d’accusation
L’affaire Assange, qui débute au début des années 2010, n’en finit pas de rebondir. Rappelons que Julian Assange est sous le coup d’un mandat d’arrêt aux États-Unis, motivé par dix-sept chefs d’accusation. Globalement, il est reproché à Assange d’avoir publié sur son site WikiLeaks des informations confidentielles concernant les guerres d’Irak et d’Afghanistan, révélant les noms d’agents américains. Durant la campagne présidentielle de 2016, Assange rend publics une série de mails de la campagne d’Hillary Clinton qui, selon le camp démocrate, lui coûte la victoire. Depuis, c’est avec une rancune certaine que le parti qui a pris les commandes de la maison blanche en novembre 2020 considère le cas Assange. Tout juste installé, le gouvernement de Joe Biden a confirmé poursuivre les accusations contre Assange, accusations instiguées par l’administration Trump. Pour autant, l’acharnement dont est victime Assange fait bouger les lignes. Victime selon son entourage d’un « meurtre au ralenti », l’état de santé du journaliste ne cesse de se détériorer. En mai 2023, certains membres du congrès américain prenaient position en faveur de l’abandon des charges contre Julian Assange.
Sur le fil du rasoir
Seul l’avenir nous dira si, oui ou non, Assange sera extradé et jugé vers les Etats-Unis. Cependant, à quelques mois d’un scrutin qui s’annonce compliqué pour le camp Biden, Sleepy Joe et son administration prendront-ils le risque d’acquitter de facto Assange en reportant indéfiniment son jugement ? La suite au prochain épisode.
Voir aussi : Julian Assange, portrait