L’ex-animateur de Questions pour un Champion évincé de France Télévisions au titre de la chasse aux « mâles blancs » initiée par Delphine Ernotte ignorait probablement que la campagne des municipales de mars 2020 a commencé ce 1er septembre, et qu’il n’y a plus de visite amicale qui tienne. Pour la presse locale, frétillante et en alerte, rendre visite à un candidat ami, c’est le soutenir. Surtout s’il est du RN.
Un candidat RN joueur
Bref, d’après L’Indépendant, le journal local dont le nom est un oxymore vivant – il dépend du groupe Midi Libre, lui-même racheté par La Dépêche du Midi de Baylet, pape du Tarn-et-Garonne et du Parti Radical de Gauche – Julien Lepers est venu à Narbonne voir son ami Jean-François Daraud, candidat du RN dans la ville.
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Ce dernier s’est prêté aux confidences auprès de la presse locale : « Lors de la millième du jeu, en répondant j’ai réussi à le déstabiliser ce qui n’est pas facile et on a fait tous les zappings ! On est resté très lié. On a de nombreux atomes crochus et ma mère l’adorait », explique-t-il au sujet de Julien Lepers. Ce dernier répond au sujet de la candidature de Jean-François Daraud, « je ne fais pas de politique. Je suis venu voir mon copain, mais je pense qu’il ferait un excellent maire de Narbonne ». Et de prendre la pose sur les marches de la mairie aux côtés du candidat et de deux de ses colistiers, Milanka Petrovic et Gérard Dejean, son ex-directeur de campagne des législatives 2017.
Jean-François Daraud a ses chances : aux présidentielles 2017, le RN a viré en tête du premier tour à près de 26%, tandis qu’au second tour, Marine Le Pen a tutoyé les 42%. Aux législatives, le même Daraud a atteint 38.4% face au candidat LREM au second tour. Et les résultats du parti, depuis les municipales de 2014 – 10.98% et deux sièges – ne cessent de monter : 46% dans le 1er canton de Narbonne en 2015 (30 dans le second et le troisième cantons), 30% encore aux européennes 2019 avec dix points devant LREM. Le « monsieur Scoumoune » des zappings peut voir sa chance tourner.
Litige aux prud’hommes
Sur un autre… front, Julien Lepers demande 3.4 millions d’euros pour son licenciement par France Télévisions, dont près d’1.4 millions d’euros pour licenciement sans cause réelle ni sérieuse, 478.887 € pour licenciement dans des conditions brutales et vexatoires, 500.000 € de préjudice d’image. Les prud’hommes ont été incapables de trancher et l’affaire renvoyée au contentieux. On apprend au passage qu’il gagnait 40.000 euros par mois pour six jours d’enregistrement pleins. Et que d’après la défense, la part d’audience de Questions pour un Champion aurait chuté de moitié de 2005 à 2015. Cette audience semble être légèrement remontée depuis.
Image : capture d’écran Checknews Libération