Le magazine hebdomadaire conservateur allemand, lancé en 1986 à Fribourg-en-Brisgau par des étudiants, puis installé à Berlin en 1995, fête ses 35 ans et envisage l’avenir.
Tout comme l’on prévoit un ravalement de façade tous les dix ans pour sa maison, il est également nécessaire, au terme d’une décennie ou plus, de revoir l’apparence d’un journal. Mais … prudence ! Les lecteurs de journaux sont conservateurs en soi et aiment pouvoir se repérer. Comme on se repère dans son propre appartement même dans le noir, de même, dans un journal, on est heureux à chaque lecture de tout retrouver à sa place : ici les commentaires, là les reportages, telle page les lettres à la rédaction et telle autre, l’interview.
Il est donc bien délicat de « relancer », comme l’on dit dans le jargon des graphistes, un journal expressément conservateur comme Junge Freiheit. Mais que cela soit risqué ou non, cela va faire onze ans que nous n’avons pas remanié en profondeur notre apparence. Nous devons nous aussi faire le ménage de printemps, espérant que notre travail de nettoyage visuel ne bousculera pas trop nos lecteurs. Bien entendu, nous attendons avec impatience critiques et suggestions.
Renaissance du journalisme conservateur
Quelle meilleure occasion pour ce grand remaniement que le 35ème anniversaire de notre journal ? Junge Freiheit est né dans les premiers jours de juin 1986, à Fribourg-en-Brisgau. Dès le départ, l’idée était de contribuer à une renaissance affirmée du journalisme conservateur et de veiller à ce que le facteur conservateur soit renforcé dans les médias et la politique.
Dès son lancement, Junge Freiheit s’est indigné de scandaleux déséquilibres, inacceptables en démocratie, comme le manque de représentation réelle de l’opinion publique dans les médias publics ou privés.
Sortir de la défensive
Tout récemment encore, une enquête a montré que bien deux tiers des personnes interrogées se plaignent du manque de sens critique des médias vis-à-vis des Verts. Un sondage de l’Institut de recherches INSA pour JUNGE FREIHEIT a révélé qu’une nette majorité s’oppose à l’utilisation persistante du discours de genre (astérisque de genre) dans les médias. Pourquoi la télévision et la radio peuvent-elles se permettre d’en faire fi avec une telle arrogance ? Parce qu’elles ont le pouvoir, bien sûr !
Sans expression perceptible et efficace de leurs propres intérêts et sans rayon d’action conséquent, les conservateurs restent dans une position publique défensive relative. Des changements politiques durables ne sont possibles qu’avec une forte présence médiatique et un large accès au public. De même, afin de ne pas stagner, des innovations techniques, visuelles ou de contenu sont nécessaires. C’est pourquoi nous sommes encore là, un peu changés mais constants dans notre motivation.
Dieter Stein, rédacteur en chef. Source : Junge Freiheit, 10/06/2021. Traduction : AC