Les études sur les pure players d’information se suivent et se ressemblent. En effet, après une récente publication du Reuters institute for the study of journalism de l’université d’Oxford, c’est au tour de l’universitaire Nikos Smyrnaios, de l’Université de Toulouse, de publier un article sur inaglobal.fr, la revue des industries créatives et des médias, au sujet des sites d’informations français et de leurs modèle économique.
Retraçant, tout d’abord, l’historique de ces sites d’informations, l’auteur fait remarquer justement que « les pure players tentent d’inventer un nouveau journalisme en ligne […] et de contribuer à la diversité de l’information disponible sur le web ». Ce « nouveau journalisme » sort peu à peu de la confidentialité, puisque, « 18% d’un échantillon représentatif de Français […] ont déclaré explicitement s’informer auprès des pure players sur la campagne électorale » lors des dernières élections présidentielles.
Autre particularité de ce « nouveau journalisme » : la participation du public, à la fois expert, source, commentateur et lecteur. Cet internaute qui contribue aux pure players est « porteur d’un discours critique envers les journalistes professionnels et les « grands médias ». Conséquence directe de ce fait nouveau, les journalistes sont contraints de s’adapter.
Cependant, et toutes les études le confirment, la faiblesse principale des pure players vient de leur modèle économique. Les sites dont les contenus sont gratuits dépendent de la publicité et cela « complique la mise en place de modèles d’affaires rentables ». Résultat, selon l’auteur de l’article, « leur survie et leur indépendance sont loin d’être garanties », comme le montre le récent retrait forcé de Rue89 du syndicat de la presse en ligne, dont il était pourtant, avec d’autres, à l’origine.
Au final, peu de pure players sont rentables. Et Nikos Smyrnaios de conclure, pessimiste, « la bataille pour la survie et pour l’émergence d’un modèle alternatif est engagée. Mais l’issue demeure incertaine ».
Source : inaglobal.fr