Après la nomination de Bertrand Delais, proche d’Emmanuel Macron à LCP/AN et la réélection de David Kessler à Public Sénat, les augures attendaient une fusion, qui ne viendra pas.
Deux profils différents
Si David Kessler est considéré comme un bébé Elkabbach qui l’a beaucoup aidé dans sa carrière, Delais, auteur de deux documentaires sur le Président de la République (alors encore non élu) peut être considéré comme un bébé Macron. Si Delais s’est toujours déclaré favorable à des coopérations poussées entre les deux entités, et plus si affinités, Kessler a gagné sa réélection par les sénateurs en défendant son indépendance.
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Canal partagé, et maintenant un peu plus
Les deux chaines partagent le même canal 13 sur la TNT, entre NRJ12 et France 4 (dont la fréquence va bientôt être libérée). Une place enviable alors que BFMTV se trouve numéro 14, CNews numéro 15 et que LCI et FranceInfo se placent bien après aux places 26 et 27. Il se murmure que FranceInfo se verrait bien gagner treize places pour occuper le siège encore chaud de France 4.
Les deux chaines rivales se regardaient en chiens de faïence sur une cheminée : chacun observait l’autre mais sans bouger. Ce ne sera plus le cas après leur conférence de presse de rentrée commune. La nouveauté réside dans l’organisation d’une émission politique produite par les deux chaines. Animée par Michel Grossiord chaque lundi entre 19h et 20h, la toute neuve « Audition publique » sera réalisée en collaboration avec l’AFP et le Figaro et tournée dans les locaux de ce dernier. D’autres projets sont prévus comme la production conjointe de documentaires.
Ce rapprochement ne veut pas dire fusion comme l’ont marqué les deux responsables. Chaque chambre législative veut marquer sa différence, mais un budget limité (moins d’une semaine de fonctionnement de TF1) nécessite une collaboration plus étroite. D’un autre côté, la libération de la fréquence 14 de France 4 rebat les cartes. Un jeu de dominos pourrait reléguer les deux chaines parlementaires sur une fréquence moins bien lotie. Les coopérations naissent parfois de contraintes partagées et d’ennemis communs.