C’est une mauvaise nouvelle pour les lecteurs de La Croix : face aux difficultés financières rencontrées par le groupe Bayard, le quotidien catholique doit hausser le coût de ses abonnements.
La presse papier connaît avec la généralisation des supports numériques une chute constante dont l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias se fait régulièrement l’écho. Le groupe Bayard, qui détient La Croix, l’hebdomadaire Le Pèlerin comme le mensuel Notre temps, en fait les frais : prévoyant un déficit de 7,5 millions d’euros pour l’exercice 2023–4, il a décidé de colmater les pertes en haussant le coût des prix de l’abonnement de La Croix. La chute du nombre d’abonnements aux titres jeunesse du groupe (J’aime lire, Pomme d’api, Astrap, Youpii…) pourrait être à l’origine de ce déficit malvenu…
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Quelles augmentations ?
C’est à l’occasion de son dernier rapport mensuel, transmis le 4 septembre à ses équipes, que La Croix a fait part de l’augmentation de ses tarifs à ses salariés. Si l’on en croit La Lettre, l’abonnement PRIMO, qui permet de bénéficier de tous les articles du quotidien sur le site et sur l’application connaîtra une augmentation de deux euros, atteignant désormais les 7,90 euros mensuels. De même, les abonnements partagés (FAMILLE) et permettant l’accès au journal et à l’hebdomadaire en ligne (ESSENTIEL) connaîtraient une hausse respective d’un euro. Si ces différentes augmentations s’adressent aux personnes abonnées depuis juillet 2024 (ils étaient près de 1250 personnes à s’abonner à cette date), elles n’épargneront pas non plus les abonnés de longue date : avec un accroissement du coût de ses réabonnements (jusqu’à cinq euros pour les abonnés de la formule « L’Intégrale »), personne ne devrait échapper à cette stratégie du groupe pour remplir les caisses.
Et pour cause : avec 82 452 abonnés décomptés à la fin du mois d’août 2024, cette opération pourrait s’avérer payante, au même titre que la réduction de la masse salariale qui doit permettre au groupe de faire quelques économies.
Sale temps pour La Croix
C’est décidément un sale temps pour La Croix : le 8 septembre 2024, le groupe Bayard faisait face à une cyberattaque qui a ralenti la rédaction jusqu’au mardi suivant. Attaquée, La Croix n’a pas pu transmettre le quotidien à ses lecteurs du fait d’un rançongiciel ayant affecté une partie des systèmes de Bayard. Le lundi 9, la « plupart des outils rédactionnels, de production et de commercialisation » a dû être arrêtée, tant que le site d’e‑commerce du groupe a dû être fermé par précaution. Pendant quelques jours, La Croix nous aura ainsi dispensé de sa bonne parole…
Le journal doit jongler avec un lectorat chrétien vieillissant alors que les jeunes générations semblent tourner le dos à la presse dite « catho de gauche ». Partiellement dépendante des abonnements dans les diocèses qui se vident des ecclésiastiques de gauche, le journal s’apparente de plus en plus à un titre vaguement chrétien de centre gauche qui se consume à mesure que la génération du baby-boom s’éteint…
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