Une enquête de Reuters a beau annoncer que le papier n’est plus la première source d’information (passant de 46% en 2013 à 18% en 2019) la presse quotidienne imprimée continue de se défendre. Parfois en s’adjoignant un magazine comme le projette le quotidien catholique La Croix.
Le magazine, appeau publicitaire
L’aventure du Figaro Magazine est assez exemplaire, lancé comme un supplément intellectuel de qualité, le supplément du samedi s’est transformé en jaquette pour publicités ciblées CSP+. Même chose dans un contexte différent, pour le Monde Magazine vendu 4,80€ le vendredi, impossible d’acheter le quotidien sans le supplément. Un magazine où la publicité omniprésente remplace avantageusement les articles de fond. On peut découvrir dans un autre supplément du quotidien du soir, celui du samedi (vendu sans augmentation de prix) dénommé L’Époque, de savoureux exemples de « brand advertising », notre bonne vieille publicité rédactionnelle.
La Croix s’y met aussi
La Croix a un actionnaire unique et bienveillant, la congrégation des Assomptionnistes qui contrôle le groupe Bayard (La Croix, Pèlerin, Notre Temps, Pomme d’api, Phosphore et d’autres). Un actionnaire qui n’est pas réputé pour intervenir dans la ligne éditoriale mais veiller aux équilibres économiques. C’est sans doute le respect de ces équilibres qui a amené Pascal Ruffenach, le président de Bayard, à annoncer un magazine pour la rentrée 2019.
On annonce une quinzaine de journalistes, sans savoir si ceux-ci seront pris dans les effectifs actuels du quotidien. Le magazine serait destiné aux 70000 abonnés papier (l’essentiel de la diffusion du quotidien, plus 20000 abonnés numériques, le journal est peu diffusé en kiosque) sans doute le samedi. Ruffenach dans un entretien au Figaro du 11 juin 2019 revendique un « magazine apaisé, fait de rencontres » et qui donne « des signes d’espérance, quand apparemment il n’y en a pas ». Une définition assez vague pour n’engager à rien. Sinon que la formule permettra de coupler des publicités quotidien/magazine, comme chez les aimables confrères.