Aimez-vous les dattes ? C’est la saison ! Les meilleures, disent les connaisseurs, sont les « deglet nour » algériennes. Les critiquer peut conduire en prison un journaliste en Algérie.
Doigt de lumière
Deglet nour c’est le « doigt de lumière » en arabe. Selon un correspondant du Monde en Algérie, le pays produirait plus de 1 million de tonnes de dattes par an grâce aux 16 millions de palmiers, surtout dans le sud-est algérien. Un business qui rapporte des devises soit par l’exportation directe en Europe soit par un reconditionnement en Tunisie, les Tunisiens ayant un meilleur sens du marketing et de la présentation.
Dattes mises en cause, journaliste en prison
C’est du Courteline sauce algérienne. Un journaliste du quotidien arabophone Echourouk (lever du soleil en arabe) publie un article remarquant la présence de pesticides interdits dans les fameuses deglet nour algériennes. Il est illico embastillé, placé en détention préventive et le journal ne peut se faire imprimer sur son habituelle imprimerie d’État.
Le journaliste, passible d’une peine de trois à trente ans de prison, est poursuivi en vertu d’une loi votée lors de la crise du Covid 19 pour « informations fausses ou calomnieuses… afin de provoquer une perturbation du marché… ». Une manière comme une autre pour les militaires algériens de rappeler qui commande le pays.