Maurice Siné (comme des-siné ?) mort en 2016, fût une figure vivante de l’anarchisme anti-tout ou presque. Son mensuel disparaît neuf ans après son décès.
Maurice Sinet dit Siné
Né Maurice Sinet en 1928 à Belleville, fils dit-il de « Fafa-la-fouine » et d’un ami de Monsieur Albert Sinet son mari (qui le reconnaîtra), excellent élève de la prestigieuse école Estienne, il se lance tôt dans le dessin avec une seule devise « Ni dieu, ni maître ». Son dessin épais, d’un trait, sans fioriture se reconnaît d’un coup d’œil.
Carrière météorique dans le dessin de presse, France Dimanche, France Soir, L’Express (il en partira fâché), Jazz Hot (même motif, même peine), Rouge, Hara-Kiri, Lui, Charlie, Siné Massacre (quelques numéros seulement), une autobiographie dont le titre dit tout : « Ma vie, mon œuvre, mon cul ».
Siné Mensuel 2008/2024
Collaborateur régulier de Charlie Hebdo, il en est exclu en 2008 pour un dessin ironique sur une supposée conversion au judaïsme d’un fils de Nicolas Sarkozy. Poursuivi par la LICRA et la bien-pensance, le tribunal conclura à un non-lieu. Il fonde alors Siné Hebdo au titre fracassant « Le journal qui fait du mal et ça fait du bien ». La publication connaîtra une existence erratique, devenant mensuelle, s’arrêtant, paraissant de nouveau en fonction des rentrées financières après des appels aux dons auprès des lecteurs.
Siné Mensuel, repris par la veuve du dessinateur, mourra au printemps avec le dernier numéro daté mars/avril 2025, tiré à 40000 exemplaires, 80 contributeurs historiques ou nouveaux arrivés, alors que Charlie prospère sous un tas d’or – issu des souscriptions après le massacre de 2015 – et sous protection policière.