La guerre ne rend décidément pas les journalistes plus critiques vis-à-vis de l’information qu’ils sont censés rapporter et décrypter.
Samedi dernier, sur la chaîne russe Piervy Kanal, une habitante de Slaviansk, mère de quatre enfants qui se trouve actuellement dans un camp de réfugiés de l’oblast de Rostov (Russie) racontait ainsi ce qu’elle avait « vu » une semaine auparavant, quand l’armée ukrainienne est entrée dans Slaviansk.
Voici la traduction du début de son témoignage : “Centre ville, place Lénine, le seul endroit où on peut rassembler des gens. Il n’y a que des femmes, parce qu’il n’y a plus d’hommes. Des femmes, des jeunes filles, des vieux. Cela s’appelle une exécution publique. Ils ont pris un garçonnet de 3 ans, un tout petit, avec sa petite culotte et son tee-shirt et, comme Jésus, ils l’ont crucifié sur le panneau des annonces municipales. L’un enfonçait les clous, deux autres le tenaient. Sous les yeux de sa maman. Ils maintenaient la maman et la maman regardait son enfant se vider de son sang. Des cris. Des hurlements. En plus, ils ont lacéré le petit pour qu’il souffre davantage. C’était insoutenable, les gens s’évanouissaient. Après une heure et demie de tortures, quand l’enfant est mort, ils ont attaché la mère évanouie aux chenilles d’un tank et ils ont fait 3 fois le tour de la place. Son périmètre fait un kilomètre.”
Las, un journaliste, Vladimir Golychev, qui s’est penché sur cette « crucifixion », a découvert que cette histoire rapportée par cette réfugiée était tirée de… la quatrième saison de Games of Thrones !
Mais si la désinformation fait des ravages en Russie, le « camp occidental » n’est évidemment pas épargné. Après avoir vu des militaires ukrainiens avec des bandeaux sur les yeux, Caroline Fourest affirmait ainsi, le 6 mai dernier, au micro de France Culture, que les pro-Russes leur avaient arraché les globes oculaires au couteau !
Un partout dans la désinformation morbide.
Crédit photo : ale_paiva via SXC (cc)