Tout un symbole. Laurence Haïm, ancienne correspondante de Canal+/i>Télé à la Maison Blanche, va devenir porte-parole d’Emmanuel Macron.
Elle était l’une des rares journalistes françaises à être accréditée permanente à la Maison Blanche. Pour Canal, elle a couvert les cinq dernières campagnes présidentielles américaines, dont dernièrement les campagnes de Donald Trump et d’Hillary Clinton. Dans un Tweet publié le 10 janvier, celle-ci avait laissé entendre cette reconversion :
Dernier discours Obama ce soir. Dernier reportage. @itele Fin aussi. Un nouveau monde m’attend
— LAURENCE HAIM (@lauhaim) 10 janvier 2017
Washington D.C 6 heures du matin. Un nouveau monde m’attend.Ravie de rejoindre @EmmanuelMacron et son équipe #EnMarche
— LAURENCE HAIM (@lauhaim) 11 janvier 2017
Désormais, comme l’a révélé Le Monde, la journaliste franco-isréalienne rejoint, après 30 ans de métier, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, ancien ministre du gouvernement Valls et candidat à la présidentielle, en tant que porte-parole. À l’AFP, cette dernière a d’ailleurs expliqué qu’elle considérait Emmanuel Macron comme le « French Obama »…
Il faut dire que celle-ci n’était pas forcément reconnue pour sa neutralité. En 2004, elle avait littéralement fondu en larmes en direct à l’annonce de la réélection de Georges W. Bush… « Il va falloir que j’apprenne la rigueur, et que j’apprenne à contrôler mes impulsions ! », a‑t-elle confié au Monde. Des qualités qui ne lui étaient visiblement pas nécessaires en tant que journaliste…
Laurence Haïm rejoint ainsi la liste, non-négligeable, des journalistes s’étant reconvertis dans le monde politique. On pourrait citer la reconversion de Claude Sérillon, de France 2, en conseiller de François Hollande, de même que Nathalie Ianetta de Canal+, pour le secteur du sport. Sous Nicolas Sarkozy, Catherine Pégard du Point avait rejoint l’Élysée, pendant que Myriam Levy du Figaro rejoignait François Fillon à Matignon et Jean-Marc Plantade du Parisien suivait Christine Lagarde à Bercy.
Ainsi, Laurence Haïm n’échappe pas à la tendance. Mais le plus curieux, c’est que celle-ci n’exclut pas un retour au journalisme après la campagne ! Comme l’a bien fait remarquer Alexis Lévrier, historien des médias : « A partir du moment où l’on prend le parti d’un homme politique, on perd toute légitimité en tant que journaliste. Cela devrait être un aller sans retour. »