La Maison Blanche a annoncé choisir désormais les journalistes qui auront accès à Donald Trump.
« C’est nous qui menons la danse » : ce 25 février 2025, Donald Trump se réjouit de la nouvelle politique en matière d’accès des journalistes à sa personne. Désormais, ce sera la Maison Blanche qui choisira qui aura accès au président américain.
Ouverture à de nouveaux médias
« Nous rendons le pouvoir au peuple », a expliqué Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche. Le petit groupe privilégié de journalistes qui avaient accès aux journalistes seront désormais remis en jeu et de nouveaux médias pourraient être invités au Bureau ovale ou dans Air Force One. Ce « pool press » sera constitué par l’équipe de communication de l’exécutif, changement majeur par rapport à l’ancienne politique qui exigeait que les médias gèrent eux-mêmes cet accès par l’intermédiaire de l’Association des correspondants à la Maison Blanche. L’institution a tout de même souligné que les « médias traditionnels » seraient « encore autorisés à y participer ».
Les déçus de l’affaire
Les grandes agences de presse américaines Associated Press, Bloomberg News et Reuters ont fait paraître un communiqué commun pour déplorer la décision de la Maison Blanche. « Il est essentiel que le public ait des accès à des actualités sur leur gouvernement venant d’une presse libre et indépendantes », ont-elles indiqué. « Nous estimons que toute mesure prise par l’État pour limiter le nombre d’agences de presse ayant accès au président menace ce principe ». De son côté, l’Association des correspondants à la Maison Blanche a déploré : « Dans un pays libre, les dirigeants ne sélectionnent pas les médias ». Cette association, créée en 1914, gérait jusqu’alors le fonctionnement du groupe de journalistes accompagnant le président lors de ses apparitions publiques (notamment les treize places attribuées dans l’avion Air Force One).
Rejet du recours de l’Associated press
L’Associated Press, qui avait déposé un recours en référé pour rétablir son accès à la Maison Blanche, a vu sa demande rejetée par un juge fédéral. Ce dernier a néanmoins demandé à chaque parti de donner ses arguments dans l’affaire et une prochaine audience est prévue, fixée au 20 mars 2025. L’agence, qui n’est plus agréée par la Maison Blanche auprès du président, s’était faite interpeller par le président Trump, qui soulignait le 4 mars 2025 : « Ce sont des extrémistes de gauche. Ce sont des journalistes de seconde zone ». De nouveaux recours ont été déposés par l’agence. La Maison Blanche a par ailleurs souligné que l’accès au président constituait « un privilège accordé aux journalistes, par un droit ». De son côté, l’AP, qui espère voir sa demande aboutir au titre du respect du premier amendement de la Constitution américaine (garant de la liberté de la presse et d’expression), a souligné les dangers que représenterait une telle décision, qu’elle juge comme une « menace pour la liberté de chaque Américain ». L’administration Trump poursuit sa révolution médiatique elle qui a déjà arrêté certaines de ses souscriptions à la presse et qui semble bouleverser l’environnement médiatique du pays.
Rodolphe Chalamel