[Rediffusions estivales 2017 – article publié initialement le 16/03/2017]
Le 24 février 2017, l’OJIM consacrait un dossier à ce qui est devenu « l’affaire Mehdi Meklat ». Avec son comparse Badroudine Saïd Abdallah, Meklat était le petit chéri des médias du Boboland, malgré des modes opératoires « journalistiques » douteux et déjà remarqués ici. Les tweets racistes, antisémites et homophobes de Meklat ont provoqué une poussée de fièvre vite retombée. Depuis sa fuite à l’étranger, silence radio sur les antennes. Quel arbre cache la forêt Meklat ? De quoi cette affaire est-elle le nom ? Loin de ne concerner que des tweets, « l’affaire Meklat » a des ramifications dans les milieux médiatiques (presse mainstream), culturels (cinéma et associations) mais aussi politiques (mairie de Paris et gouvernement socialistes).
Enquête sur la Meklat connection et ce qu’elle nous dit de la manière dont l’oligarchie médiatique, politique et culturelle s’attache au contrôle de nos consciences. Avec l’argent public.
Marcelin Deschamps, « double maléfique » et pseudonyme de Mehdi Meklat, c’est environ 50 000 tweets racistes, haineux, antisémites et homophobes publiés entre 2011 et 2015. Pas une parole en l’air ou une blague imbécile lâchée à la fin d’un repas arrosé. 50 000 incises de haine passibles de poursuites judiciaires, au su de toute la sphère médiatico-culturelle de gauche. Leur auteur n’est pas un membre parmi d’autres du Bondy Blog. Il en est l’icône largement diffusée dans les médias. Le symbole, comme Badrou ou le film Divines, d’une prétendue réussite de la politique de la diversité, politique financée par l’État et promue par la majorité des médias. Ce que Martine Gozlan appelle « la sphère médiatico-gauchiste » dans Marianne (10–16 mars 2017). « Mehdi Meklat, 24 ans, est un journaliste et écrivain en herbe issu des banlieues parisiennes, que les plus grands médias s’arrachent. En deux ou trois ans, il s’est vu introniser porte-parole de ces “jeunes” français des quartiers auquel le reste du pays ferme ses portes, et que son talent a réussi à ouvrir », selon Gauthier Ambrus (Le Temps, 10 mars 2017). Présent partout et encensé par France Inter, Les Inrockuptibles, Libération, Le Monde, L’Obs, Médiapart, Canal+, Arte, France 2… Encore défendu le 10 mars 2017 par la journaliste franco-algérienne du Point, d’Acrimed et de Médiapart, Hassina Méchaï : « Pourquoi les gens issus de l’immigration, la banlieue, devraient-ils se sentir concernés par les écrits de Mehdi Meklat ? En quoi les représente-t-il ? En quoi ont-ils indiqué qu’ils se reconnaissent dans ses écrits ? En quoi une unité de lieu de vie ou d’origine fait-elle une unité de pensée, d’un tas pluriel un tout organique, solidaire ? Est-on encore là devant l’injonction qui somme à dire “nous”, celle qui collectivise les fautes des uns et mutualise les erreurs des autres ? Mais autonomise évidemment, en cas singulier, méritoire, presque miraculeux, les réussites de certains ? Et puis, pourquoi condamner à tout bout de champ le communautarisme supposé des banlieues et dans le même mouvement empêcher qu’une voix issue de ces banlieues puisse être autonome et unique ? Personnelle. Libre. Qui communautarise si ce n’est ce regard englobant que le journaliste du Monde et d’autres avant lui posent sur “les-gens-issus-de‑l’immigration”. Et plus loin : « Faisons une hypothèse inverse : et si les tweets de Mehdi Meklat étaient non pas le résultat de ce supposé “atavisme” dont parle Georges Bensoussan, mais le résultat de la seule société française ? Après tout, Mehdi Meklat est né, grandi, éduqué en France. Pas en Musulmanie, pas en Arabistan, encore moins en Islamistan. Est-il le rejeton de la vieille souche française qui peine tellement à le reconnaître ? Verbatim à l’accusé : “C’était un travail littéraire, artistique, on peut parler de travail sur l’horreur en fait. Plus il allait loin, moins il voulait s’arrêter. Il m’a dépassé”. Mehdi Meklat se décrit là comme un écrivain, un être de mots, avec différents degrés de lecture. L’écrivain déchu invoque la licence littéraire, celle qui est censée tout permettre dans le vieux pays des Lettres qu’est la France. Tout permettre certes, mais pas à tout le monde ». (Médiapart, 10 mars 2017). Admirons la responsabilité sous-jacente du “Français de souche” dont la vieille idéologie aurait en quelque sorte contaminé le pur Meklat… Jusqu’à 2015, Hassina Méchaï écrivait sur Les Mots sont importants. Réclamer la mise à mort de juifs et de blancs, ces mots ne sont pas un point de détail en effet.
Mehdi Meklat ou la « culture » promue par certains médias
Mehdi Meklat, oriflamme de la religion multiculturelle. Pascale Clark, sa marraine dans les médias, a voulu l’excuser. Pour elle, Meklat ne « fut que poésie, intelligence et humanité » (tweet du 18 février 2017, propos répétés lors du journal de 13 h sur France Inter le 21 février 2017). Que cette jeunesse passe et tout ira bien. Badrou et Meklat sont les kids, auxquels Clark avait confié des chroniques dans ses émissions Comme on nous parle puis A’Live sur France Inter. « Comme on nous parle », en effet. Tweets mais aussi livres. Meklat a plusieurs doubles. Florilège du « poète » : « Faites entrer Hitler pour tuer les juifs », dans la salle de cérémonie des Césars (24 février 2010), « qu’ils crèvent » (18 novembre 2014), à propos des journalistes de Charlie Hebdo, « Regrette que ben Laden soit mort. Il aurait tout faire péter » (8 juillet 2011), tweet dont on imagine comment il peut être lu par les milliers de followers de banlieue, « Vive les PD et le sida avec Hollande » (3 décembre 2013), etc. Antisémitisme, racisme anti-blancs et homophobie ne forment ni exception ni « dérapage » dans les banlieues rappelle l’historien Guylain Chevrier sur Atlantico. « L’humanité » et la « poésie » de Mehdi Meklat sont évidentes dans ses romans : « Le succès nous avait volé, mes convictions et moi. L’argent avait trahi mon honneur et j’aimais en jouir : boire, baiser. J’aurais pu mettre ma mère sur un bûcher pour vendre plus de livres. J’aurais pu être sur le toit de ma maison d’édition et niquer mon attachée de presse à la vue de tous, sans aucun scrupule. J’étais le maître de la littérature. Les journalistes me léchaient les couilles en direct à la télévision et tous les Français avec » (Minute, p. 14- 15) ; « J’ai glissé ma main sous sa jupe. Salope. J’ai commencé à caresser sa chatte. J’ai glissé un doigt, puis deux. C’était mouillé. J’adorais cette chaleur humaine. J’avais jamais bandé aussi fort qu’à ce moment-là. Elle me caressait la queue à travers mon pantalon. Elle a posé sa bouche, elle s’est mise à lécher le long de ma braguette. Puis, elle l’a ouverte avec ses dents, en tirant dessus. Salope. Continue. Il avait suffi qu’elle mette sa bouche sur ma queue pour que j’éjacule » (Burn out, p. 113). Mehdi Meklat, un jeune Rimbaud de banlieue d’après France Inter, Les Inrockuptibles, Libération, Le Monde, L’Obs, Médiapart, Canal +, Arte, France 2… Son comparse et co-auteur des romans, Badrou, n’est pas en reste côté tweets : « Aïd Mabrouk à tous les moutons qui voteront Sarko l’année prochaine. Dommage, nous ne vous égorgeront pas ». Sous les applaudissements des médias de la gauchosphère pâmée devant « la diversité rayonnante » (Finkielkraut, Polonium, 1er mars 2017).
Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah aux 1000 Visages
Les deux kids ne viennent pas seulement du Bondy Blog. Ils sont président (Meklat) et vice-président (Badrou) de l’association 1000 Visages, créée par Houda Benyamina, dont le site est « en maintenance » depuis la révélation de l’existence des tweets. Nettoyage de printemps ? L’association se présente ainsi sur le site cinétalents : « proposer des formations à des jeunes issus de quartiers permet de révéler leur potentiel de créativité, de faire émerger des talents et de valoriser des cultures et des modes d’expression différents. C’est aussi défendre un cinéma porteur de valeurs citoyennes ». Le document évoque la « prévention de la délinquance » et « l’inter culturalité ». Objectifs à l’origine du film Divines, de Houda Benyamina. Divines promeut des cultures et des modes d’expression différents de…. De quoi, au fait ? De la France des « blancs » qui « doivent mourir asap » (as soon as possible — Aussi Tôt Que Possible), d’après un tweet du président de l’association Mehdi Meklat ? Ou son « Grand remplacement », réclamé en Une du premier numéro de la revue Téléramadan lancée par Meklat, Badrou et Mouloud Achour, Canal+ et patron de Clique.tv, avec le soutien, outre Télérama, de Oulaya Amamara, actrice de Divines et sacrée meilleure espoir féminin lors des Césars 2017 tandis que Déborah Lukumuena recevait le César du meilleur second rôle. Divines et sa réalisatrice Houda Benyamina recevant celui du meilleur premier film. Divines, déjà Caméra d’or à Cannes. « Le Grand remplacement » est le nom de la maison d’édition qui publie Téléramadan. Sans doute ce que l’association 1000 Visages créée par la réalisatrice de Divines appelle « porter » des « valeurs citoyennes ». Après les Césars, des tweets homophobes anti lesbiens d’Oulaya Amamara ont été retrouvés ainsi que sa propension à liker des photos de quenelles de Dieudonné sur Facebook. Ce qui a été récompensé par les Césars, ce ne sont ni le jeu des deux actrices, somme toute assez banal, ni le film en lui-même, il sera oublié dans quatre ou cinq ans. Ce sont les valeurs dites « citoyennes » qu’il porte, celles de l’idéologie multiculturaliste. Il n’est pas anodin de constater que Divines fait l’éloge des cultures communautaristes noires et musulmanes, que ses principaux personnages et héros positifs sont des délinquants violents, trafiquants de drogue prêts à tuer. Dans Divines, les femmes « ont du clito ». Le personnage joué par Oulaya Amamara quitte avec fracas le LP où elle prépare un diplôme d’hôtesse d’accueil, insultant son enseignante issue de l’immigration. Que lui reproche-t-elle ? De croire avoir « réussi » en étant intégrée par l’Éducation nationale dans la République française. Comme les médias ayant promus Meklat et Badrou, ceux qui ont encensé Divines ou la mission d’Houda Benyamina et de l’association 1000 Visages récompensent une haine de la France devenue banale. La « Meklat connection » médiatique n’a pas été surprise, elle a simplement été prise la main dans le sac.
Qui finance ?
Le film Divines réalisé par Houda Benyamina est une co-production entre le Qatar et la France. Son budget est de 2,5 millions d’€. Il a été subventionné par le Centre national du cinéma ainsi que par la Fondation Gan et aidé par la région Île-de-France. Ses droits de diffusion ont été achetés par Canal+.
Concernant le Bondy Blog, l’OJIM a montré que le média est financé/soutenu par les subventions et aides de l’État, de Yahoo, de plusieurs municipalités de gauche, de médias tels que Libération, ainsi que de Marc Ladreit de Lacharrière, président de FIMALAC, apparu sur le devant de l’actualité il y a peu en tant que propriétaire de la Revue des deux Mondes. FIMALAC est présente dans le monde du cinéma et son président affirme être « l’un des fondateurs de SOS Racisme ».
L’association 1000 Visages fait le ménage mais… cela n’a pas empêché l’OJIM de se procurer des documents de la Mairie de Paris montrant qu’elle subventionne la structure. En 2012, 1000 Visages perçoit ainsi 3000 € votés par le conseil municipal dans ce cadre : « mettre en lumière de jeunes talents issus de catégories sociales et culturelles différentes pour donner un reflet réaliste des mille Visages de la France d’aujourd’hui en démystifiant les clivages et stéréotypes culturels et ethniques » et l’objectif premier est « la lutte contre les discriminations ». Cet argent a été distribué à fins utiles, au regard du discours communautariste du film Divines et du parcours de Meklat et Badrou. Investissements publics hautement productifs prolongés d’année en année, bien que la créatrice de l’association, Houda Benyamina, se plaigne souvent d’être discriminée par les institutions et les médias. Ainsi, la Mission Intégration, Lutte contre les Discriminations et droits de l’Homme de la Mairie de Paris fait-elle voter l’attribution d’une nouvelle subvention à 1000 Visages en 2015, en même temps qu’à nombre d’associations, dont SOS Racisme, Le MRAP, MAG-Jeunes LGBT, SOS Homophobie et le Mouvement d’Affirmation des Jeunes Gais, Lesbiennes, Bi et Trans. Cela finance des projets qui « visent à sensibiliser les collégiens parisiens sur temps scolaire à deux principales thématiques : lutter contre l’homophobie et le sexisme/Lutter contre le racisme et l’antisémitisme : l’association 1000 Visages est ainsi financée pour un projet intitulé “Lutte contre les discriminations et le harcèlement – Opérations collégiens” ». Pas de doute qu’Houda Benyamina est tout indiquée pour ce faire, elle qui retweete des dessins à la gloire des djihadistes… deux jours après les attentats du 13 novembre 2015. Excuse de la jeunesse une fois de plus ? Benyamina a alors 35 ans. Son association s’est vue remettre le label La France s’engage, dispositif qui « récompense les projets les plus innovants au service de la société », directement initié par le président de la République François Hollande et piloté par le ministère de la Jeunesse et des sports. Hollande a remis personnellement le label La France s’engage aux projets choisis. Les projets portés par Meklat, Badrou, Benyamina ou Amamara paraissent pourtant peu « au service de la société », au vu de leurs prises de position et de l’idéologie que leurs actions défendent. La particularité de La France s’engage est que le président de la République est un acteur personnel direct du choix des projets retenus. On comprend que François Hollande annonce par ailleurs la « partition » à venir de la France.
Le travail de sape de la culture française, orchestré depuis les plus hautes sphères de l’oligarchie au pouvoir dans les médias, les ministères et les milieux culturels, avec l’aide des militants de la haine de la France, ne peut plus faire l’ombre d’un doute. C’est cela que révèlent « l’affaire Meklat » et les récompenses multiples données à Divines. Meklat, Badrou, Benyamina ou Amamara sont un des arbres qui masquent la forêt de la politique diversitaire, électoraliste et propagandiste des « élites » libérales libertaires au pouvoir dans les médias et les instances politiques. Pourquoi tant de battages autour de Divines ? Après tout, le président Hollande ne déclarait-il pas le 11 mars 2017 : « Paris est la banlieue de Saint Denis » ?