L’OJIM revient régulièrement sur la manière dont les médias sont utilisés à l’école, tant dans le primaire que dans le secondaire, à des fin d’encadrement des consciences. Une propagande de moins en moins insidieuse, de plus en plus ouverte, qui s’adresse aux jeunes mais aussi de plus en plus directement aux enseignants.
Voilà que la MGEN, Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale, à la fois mutuelle et sécurité sociale pour des enseignants qui y sont massivement affiliés, s’y met. Comme il se doit cette Mutuelle diffuse une lettre « d’information ». L’OJIM se l’est procurée.
De l’OJIM, de la propagande et de l’école
Le sujet de l’encadrement des consciences à l’école et par l’école, en même temps que celui de la promotion de l’idéologie au pouvoir par le biais de la promotion de médias à orientation unique dans ces mêmes écoles, est devenu un objet d’analyse de première importance. C’est pourquoi l’OJIM s’y intéresse régulièrement.
Exemples récents
Au sujet de la propagande menée par l’Union Européenne à l’école :
Sur la façon dont les média officiels pénètrent l’école :
- Nombreux exemples en suivant les liens de cet article sur la propagande en faveur des migrations, notamment au sujet du CLEMI et de France tv éducation.
La mutuelle des profs : assurance contre les infox
Dans sa Lettre d’information de juin 2019, entre informations professionnelles et autres liens usuels, la MGEN propose aux enseignants de se rendre sur une page explicative quant aux « fake news » : il s’agit d’une page du site de l’observatoire. Un site qui s’intéresse aux « usages numériques ». La MGEN juge utile que les enseignants affiliés chez elle, autrement dit la majorité des enseignants, s’informe au sujet des hoaxbusters. De quoi s’agit-il ? « Des enfants qui traquent les fake news ». Une idée à laquelle personne n’avait encore pensé : mettre les enfants à contribution pour traquer les méchantes prétendues « fausses informations », dont certaines sont en effet réellement des infox, d’autres de simples informations ayant opinions autres. Formater les futurs traqueurs d’infox…
L’objet de cette lettre de la MGEN est de faire découvrir aux enseignants un article présenté ainsi : « L’Education nationale forme les élèves à identifier les fausses informations sur Internet. L’institutrice Rose-Marie Farinella propose une méthode dès l’école primaire ». Former de jeunes enfants à « identifier » ce qui est juste ou non parmi ce qui est dit, et parfaitement légal ou autorisé, comme étant des « fausses informations », le tout au nom de l’esprit critique, cela ne peut que rappeler les formatages des esprits du 20e siècle. Surtout si c’est méthodique.
La farine Farinella
Quelle méthode ? C’est « la méthode farinella récompensée et plebiscitée ». Que l’on en juge !
« Ancienne journaliste devenue institutrice en maternelle dans l’Académie de Grenoble, elle a eu l’idée de bâtir un programme de sensibilisation adapté aux élèves du primaire dès 2014, quand elle a constaté la recrudescence de fausses informations qu’elle recevait par mail ou sur les réseaux sociaux, et l’inquiétude des parents d’élèves désirant protéger leurs enfants de ces « hoax ». À cette époque, l’Education nationale ne proposait pas d’outils pour accompagner les plus jeunes dans la traque aux fausses nouvelles sur internet.
Depuis 2015, Rose-Marie Farinella déploie son programme d’initiation en classe de CM2, sur la base du volontariat. Sa méthode a été récompensée par trois prix nationaux et deux prix internationaux, dont le Prix mondial de l’éducation aux médias qui lui a été remis par l’Unesco en 2017, et elle a été nommée Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques en août 2017 ».
Le prix mondial de l’éducation aux médias, vos enfants sont bien gardés, ma bonne dame.
Il y a plusieurs étapes :
- « comprendre d’abord ce qu’est une information »
- « apprendre à lire les images »
- « dessine-moi une chasse aux hoax » :
« Sa formation à l’esprit critique face à l’information en ligne se déroule en 16 séances de trois quarts d’heure, auxquelles se sont ajoutés au fil des années des débats sur la cybercitoyenneté, la liberté d’expression ou encore le racisme. La première étape consiste à comprendre ce qu’est une information. Pour cela, les élèves concentrent d’abord leur attention sur la différence entre un slogan publicitaire relevant d’une vague promesse, et une information fiable vérifiable. Ils consultent différents médias et interrogent des journalistes. Ils se familiarisent avec les 5 questions-clés qui permettent au journaliste de synthétiser les faits : « qui ? » « quoi ? », « où ? », « quand ? » et « pourquoi ? ». Puis les élèves apprennent à croiser les informations en s’appuyant sur des médias fiables : ils s’entraînent à décortiquer l’information, en se renseignant sur l’auteur de l’article, sur la date de publication, sur la date à laquelle l’événement s’est déroulé, et sur le média qui publie l’article et ses règles déontologiques. Pour prendre en main ces concepts parfois abstraits, ils s’exercent en pratique, grâce à des exercices d’improvisation. Rose-Marie Farinella leur propose ainsi de « couvrir » des faits divers, comme un accident de la route par exemple, ou des sujets clivants, tels qu’une manifestation contre la chasse : certains élèves jouent le rôle des chasseurs, d’autres celui des écologistes, et les apprentis journalistes tentent de rapporter leurs différents points de vue sans prendre parti. Les élèves constatent alors que tous les témoignages ne se valent pas : certains évoquent des faits, tandis que d’autres relèvent d’une opinion. Ils découvrent également la difficulté de se montrer objectif quand on a soi-même des convictions. Certains scénarios abordent des sujets de société plus sensibles, liés aux questions de radicalité religieuse ou de racisme ».
En ingérant la farine de la MGEN, on peut douter que des élèves étudiant des articles du Monde ou des reportages de France 2 au sujet de la Hongrie actuelle « constatent alors que ces articles relèvent d’une opinion ».
Si vous avez bien suivi et que la curiosité vous a poussé à lire les autres articles de l’OJIM, ceux liés au CLEMI ou à France tv éducation par exemple, vous aurez sans peine constaté qu’il s’agit en réalité d’une « méthode » unique à toutes les échelles, comme il y avait autrefois des partis uniques. L’idée est simple : que tous les enfants et tous les adolescents, dans tous les établissements scolaires, apprennent de façon militante ce qui relève du « bien » en matière médiatique, et donc en matière d’opinion. Avec l’aide de leurs enseignants.