L’écoute des podcasts audio explose partout dans le monde, comme le montre la dernière enquête Reuters/Oxford. Malgré cela, Majelan la société de Mathieu Gallet tarde à trouver son modèle économique.
Une naissance sous de bons auspices
Le lancement de Majelan (avec un j et un seul l), la plateforme francophone de podcasts audio, réunissait du beau monde : deux membres du Conseil d’État (Jean-François Dubos et Bernard Spitz), le président de la FNAC Darty, l’inévitable Xavier Niel, un banquier libanais, un actionnaire du site de rencontres Tinder, le fonds Idinvest et même la BPI, Banque publique d’investissements. Tous étaient présents financièrement pour le lancement qui a eu lieu en mai 2019.
Et des difficultés
Certaines jeunes pousses se sont déjà cassées les dents sur ce nouveau marché. Ainsi Pascale Clark avec son BoxSons n’a pas validé son modèle économique et a mis fin à son expérience. De même, l’américain Buzzfeed a abandonné la production de podcasts tout en fermant ses bureaux en France.
Pourtant, tout le monde se précipite sur ce nouveau mode d’expression. Le podcast correspond bien au nouveau mode de consommation des médias : où je veux, quand je veux, sur le matériel que je veux. Plus la peine d’écouter la radio entre 12h30 et 13h, je peux écouter un document dans le train sur mon téléphone avec mes écouteurs et quand j’en ai le temps.
Un peu plus d’un an plus tard et avec dix millions d’euros levés, Majelan met fin à son offre gratuite de podcasts avec une simple section premium pour les abonnés et change de modèle. Sans que le chiffre d’abonnés soit communiqué, celui-ci devait être très faible. Même si la société annonce des progressions mensuelles de 30%, tout dépend de la base de départ : 30% de dix mille abonnés c’est trois mille de mieux, 30% de mille abonnés c’est quasi anecdotique.
L’accent est mis désormais sur une offre payante (7€ mensuels) sur une programmation exclusive basée sur des histoires vraies comme le documentaire audio de Gérard Davet et Fabrice Lhomme sur la droite française tiré de leur livre Apocalypse. Les années Fillon (Fayard). La concurrence sera rude avec le géant Spotify présent à la fois dans la chanson et le documentaire audio.