Rien ne va plus dans le camp du Bien. Marine Turchi, journaliste à Mediapart, anciennement en charge de la “droite et l’extrême droite” mais toujours obsédée par ce qui dévie du politiquement correct, vient de publier un long article démontrant le “sexisme et la misogynie” de l’émission le “Masque et la Plume”.
Émission culturelle phare de France Inter, créée en 1955, plus vieux programme de la station et animée par le journaliste de L’Obs Jérôme Garcin, certains propos y étant été tenus n’ont pas plus à Turchi, lui donnant l’idée d’en faire l’inventaire dans un article nettement à charge, avant de sortir le martinet.
Des propos “sexistes”, “minimisant la pédocriminalité”, “homophobes”, “racistes” et relevant du “mépris de classe”
C’est tout un florilège de propos que nous rapporte Mediapart après avoir écouté le chiffre coquet de 96 émissions.
Presque tous les journalistes de l’émission y passent avec une attention plus particulière apportée à Éric Neuhoff, journaliste au Figaro, attaqué par des mouvements féministes et présenté comme étant au “cœur des griefs”. Sa proximité avec un journal dit “de droite” en fait probablement une cible de choix.
Les paroles rapportées et critiquées sont nombreuses et classées au sein de plusieurs catégories à la mode délatrice du jour. Mediapart parle d’abord des “propos minimisant la gravité des violences faites aux femmes et de la pédocriminalité”, pour enchaîner sur la thématique similaire du “silence sur les accusations de violences sexuelles visant des cinéastes”. Le journal ne pardonne pas aux journalistes de “séparer l’artiste de l’œuvre”.
Vient ensuite le “traitement différencié des acteurs et des actrices, souvent résumées à leur physique” qui serait opéré par les chroniqueurs ainsi que le flot “de stéréotypes sexistes et de remarques misogynes” qui seraient proférés à longueur de journée. Enfin, l’homophobie, la transphobie, le racisme et le mépris de classe seraient aussi de mise, propos à l’appui. Cette émission aurait donc tout pour grossir les rangs de “l’extrême droite”. Accusations auxquelles France Inter a répondu dans un second article.
L’organisation de France Inter unie pour soutenir l’émission
Laurence Bloch, directrice de France Inter, commence le bal des réponses. Pour elle, les critiques avancées par Mediapart ne relèvent que de “l’interprétation”. Elle rappelle les particularités du “Masque et la Plume”, “scène de théâtre, ring de boxe” n’ayant pas pour but d’informer. Elle tient bon, même si elle termine sur cette phrase : “La parité est un objectif, et même un impératif. L’âge, la diversité, la parité, ce sont des questions qu’on se pose tout le temps, sur toute la chaîne, même si on n’est pas exemplaires.”.
De son côté, Jérôme Garcin réaffirme l’identité propre de l’émission mais tout en admettant certains “débordements”. Il annonce même avoir convoqué Neuhoff pour “discuter de ses propos tenus”. Sanctions à suivre avec le martinet sans doute prêté par Marine Turchi.
Pierre Murat, critique de cinéma dans l’émission et ancien journaliste à Télérama, dit ne voir aucun propos sexiste dans l’émission et rappelle même son attachement à la liberté d’expression par ces mots, “Je ne veux pas vivre dans un monde où on ne pourrait pas dire ce que l’on veut sous prétexte que ce n’est pas bien.”.
Enfin, Xavier Leherpeur, critique de cinéma aussi, nie les “intentions misogynes, homophobes, racistes” et rappelle même “essayer d’être vigilant”. Il admet tout de même souhaiter que cet article serve de “catharsis” pour évoquer les “débordements”, et souhaite plus “d’attention dans la manière de dire et de faire” mais tout en rejetant toute “censure” ou “auto-censure”.
En somme, l’équipe semble tenir relativement le cap (contrairement à d’autres), mais le couperet n’est pas tombé loin, on peut gager que dans les prochaines émissions, chacun se gardera du martinet vigilant de Marine Turchi, préposée aux fessées.