C’est un combat de boxe entre poids lourds. D’un côté, Xavier Niel, le papivore (voir l’infographie ci-dessous) qui achète des médias pour que « les journalistes ne l’emmerdent pas ». De l’autre, l’armateur Rodolphe Saadé de CMA-CGM. Au milieu, les salariés du journal et les liquidateurs de l’héritage Tapie. En jeu les 89% de La Provence.
Voir aussi : Xavier Niel, infographie
Deux votes sur cinq membres
Le conseil d’administration compte cinq membres, deux représentants directs de la holding de Niel, le fils Tapie (Stéphane) favorable au même camp et deux membres favorables à Saadé : le président Jean-Christophe Serfati et la secrétaire générale du groupe.
Stéphane Tapie absent, avait donné procuration à un représentant de Niel, son vote n’a pas été pris en compte pas plus que celui des deux autres membres pro-Niel pour conflit d’intérêts. Serfati a donc annoncé que par deux voix contre zéro l’offre mieux-disante de Saadé (81M€ contre 20M€) était acceptée, mais…
Contre-attaque de Niel
Fin du 10ème round. Niel avait gagné le précédent, acculé dans les cordes, il a perdu des points. Mais pas forcément le match et pas tout de suite. Les représentants de la liquidation de Bernard Tapie, qui défendent les intérêts de l’État, sont repartis sans doute satisfaits. Mais Niel a contesté une décision « minoritaire » car prise par deux voix sur cinq votants possibles. C’est le tribunal de Bobigny qui décidera de la suite. Ou bien accepter le plan Saadé ou demander un nouveau vote du conseil d’administration. Dans tous les cas, les deux protagonistes en font maintenant une affaire personnelle et le combat juridique pourrait continuer pour le rachat des 89% des actions qui se trouvent dans la liquidation Tapie.
Voir aussi : Le journal Le Provençal et Gaston Defferre, une aventure papier exemplaire ?