Le feuilleton autour de La Provence entre Xavier Niel (Free) et Rodolphe Saadé (l’armateur CMA-CGM) s’achève au bénéfice du second.
Xavier Niel cède ses 11% du capital
Niel possédait via Bernard Tapie 11% des actions de l’éditeur du journal et surtout un droit de veto pour le choix d’un nouvel actionnaire. Il renonce à son droit de veto et vend – avec semble-t-il bénéfices – ses actions à Saadé qui rachète les 89% restant au liquidateur, prenant ainsi le contrôle.
Deux versions circulent pour expliquer cet épilogue inattendu. Selon la première, le liquidateur aurait fait savoir que les procédures judiciaires engagées de part et d’autre pouvaient durer des années… une période pendant laquelle La Provence, sans véritable direction, risquait de disparaître. Une autre version parle d’un arrangement intervenu lors du dernier voyage d’Emmanuel Macron à Alger lorsque ce dernier a embarqué avec lui un bataillon de chefs d’entreprise dont Niel et Saadé. Les deux versions peuvent d’ailleurs coexister, une valse en deux temps pour arriver à un accord.
Paix des braves
Dans les échanges dynastiques, on épousait la fille de son adversaire pour consolider l’alliance. Dans le monde du business on crée un intérêt commun. Ce sera une imprimerie commune à La Provence (Saadé) et Nice-Matin (Niel) et ses filiales. Le centre d’impression de Marseille de La Provence qui avait été promis par Saadé est ainsi sacrifié sur l’autel de l’accord. La nouvelle imprimerie bénéficiera des aides de l’État, Saadé et Niel étant dans les meilleurs termes avec le gouvernement Borne/Macron. Il ne reste plus qu’au tribunal de commerce de Bobigny à approuver l’accord fin septembre.
Voir aussi : Xavier Niel, infographie