Le procédé est courant dans les médias mais peu connu du grand public. Lors d’une actualité tragique, certains médias décident de filtrer les publicités gênantes voire de les supprimer totalement afin de ne pas se retrouver en face d’une combinaison malvenue.
Car les exemples sont légion : il y a un an, le New York Times avait affiché sur son site une publicité pour l’Ipad Air, avec un plongeur l’utilisant sous l’eau, en vis-à-vis d’un article traitant de la disparition de l’avion de la Malaysia Airlines ; sur le site américain The Daily Beast, une publicité pour le viagra s’était glissée à côté d’un article sur la pédophilie…
Désormais, les médias sont prévoyants, d’autant que ce genre de parallèle n’est pas non plus à l’avantage des annonceurs. Grâce à un code html, le Times a ainsi supprimé les publicités sur les articles traitant du crash de l’avion de la Germanwings le mois dernier. Le Guardian a fait de même pour un papier sur la disparition d’une jeune fille, et le site BuzzFeed pratique également cette méthode pour les articles « sur la mort et la violence ».
En France, les médias ont eu le même réflexe lors de l’attaque contre Charlie Hebdo, en janvier. « On a diminué les espaces publicitaires lors des événements de janvier. On n’allait pas vendre des tranches de salamis pendant Charlie! », explique France Télévisions. Le Figaro a quant à lui « supprimé quasiment toute la publicité sur la homepage pendant les événements de Charlie Hebdo ».
Ce système, appelé « publicité pragmatique », n’est cependant pas à l’abri de quelques failles. C’est pourquoi, selon Les Échos, Le Figaro travaillerait actuellement à la création d’un mot-clé « catastrophe » pour les articles sensibles. Avec le risque à terme de diminuer la place des « catastrophes » dans les médias pour ne pas perdre les revenus liés à la pub ?