Première diffusion le 26/05/2019
Sous un titre tonitruant « Sortir du placard » et par une campagne d’affichage agressive, La Tribune du 17 mai 2019 tente de préempter le public homosexuel et assimilés rassemblés sous le sigle LGBT+ (trans, neutres, la liste s’allonge chaque jour).
Le rôle modèle LGBT anglo-saxon
L’exemple sera toujours anglo-saxon, et le journal de Jean-Christophe Tortora ne fait que suivre l’exemple du Financial Times qui publie depuis 2013 avec « OUTstanding » une « liste de rôles modèles LGBT+ dans les entreprises du monde entier ». Nous avouons notre ignorance devant ce qu’est un «rôle modèle LGBT+ » mais il est licite de faire des hypothèses.
Hypothèse un : favoriser les LGBT+ (ne pas oublier le+) dans les embauches et les promotions dans l’entreprise, au titre de la discrimination positive. Des annonces pourraient être ainsi rédigées : « recherche directeur marketing LGBT+ pour entreprise de construction, sérieuses références LGBT+ exigées, hétérosexuels s’abstenir ». Un DRH pourrait ainsi constituer une équipe 100% LGBT+. La Tribune pourrait de son côté trouver un vivier sexuellement correct en publiant ses annonces de recrutement exclusivement dans la presse spécialisée en ligne.
Hypothèse deux : mettre en évidence les réussites des PDG LGBT+ en publiant des publireportages mêlant agréablement vie privée (enfants conçus par GPA, mariages de même sexe en blanc) et réussite professionnelle. Il faudra pour cela constituer une liste de quelques centaines de chefs d’entreprise à succès en excluant soigneusement ceux qui pourraient être soupçonnés d’hétérosexualité. Un prix du « Leader de l’année LGBT+ en entreprise » pourrait être décerné chaque année par le quotidien économique.
Hypothèse trois : encourager l’outing de manière systématique. Des primes ou des avantages en nature pourraient être accordés à ceux qui ont le courage – comme le recommande l’éditorial — d’assumer leur LGBT+ devant la machine à café. Et pour le fameux +, pourquoi éliminer l’amour de nos amis les animaux ? Passer le week-end en amoureux avec son panda ne devrait plus faire lever les sourcils.
Le poids des mots sans le choc des photos
Comme le souligne l’éditorial du Président du quotidien « Nous avons délibérément choisi le poids des mots, sans le choc des photos. Pour ENCourager un changement des mentalités et aider ceux qui le souhaitent à « sortir du placard » ». L’affiche coupe le mot ENCourager au milieu pour garder un suggestif ENC, ce qu’en terme de communication on appelle une accroche. Sans oublier – ça ne peut pas faire de mal – un appel républicain : « nous voulons rappeler que l’entreprise aussi doit défendre les valeurs de la République et que c’est la responsabilité de ses managers d’en faire un principe d’action au quotidien ». D’aucuns y verront un ENCouragement un peu excessif, sans DEC.