Première diffusion le 24/08/2020
Il y a deux ans, nous soulignions dans un article que de nombreux médias de grand chemin avaient repris à leur compte la thèse des immigrationnistes selon laquelle il n’y a pas de crise des migrants en France, mais une crise de l’accueil des migrants. En dépit d’un effort budgétaire considérable, la situation s’est-elle améliorée en particulier dans la capitale française ? Nous avons tenté de le savoir dans les médias de grand chemin.
Un effort budgétaire et matériel considérable
En juillet 2017, la maire de Paris Anne Hidalgo s’exprimait dans les colonnes de Ouest-France. Elle proposait une loi « clef en main » sur l’accueil des « migrants ». Celle-ci prévoyait notamment une forte augmentation du nombre de places en centres d’accueil des demandeurs d’asile et une répartition administrée des migrants sur tout le territoire.
Le gouvernement Philippe semble avoir été plus qu’attentif aux propositions de la maire de Paris. A l’occasion du débat sur la loi asile et immigration, Le Figaro reprenait le 7 octobre 2019 les déclarations du délégué général LREM et député Stanislas Guérini :
« Nous avons augmenté de 50% le budget dédié à l’asile et l’immigration, nous avons plus ouvert de places d’hébergements en deux ans que durant tout le quinquennat précédent ».
Plus rares ont été les médias à présenter la répartition administrée des migrants sur le territoire français, qui peut s’apparenter à une véritable opération de peuplement. Le site d’opinion Polémia y a consacré un article en janvier 2019. L’OJIM l’a également évoqué à l’occasion de la sortie du documentaire « Et les cloches se sont tues » qui fait un focus sur la Vendée.
Des ouvertures de centres d’accueil des migrants à foison
Comme nous l’apprennent les médias de grand chemin, le budget considérable consacré à l’accueil des étrangers, légaux et clandestins à Paris comme partout en France, s’est vite matérialisé en ouvertures de centres d’hébergement.
C’est ainsi que Le Monde nous informe le 20 septembre 2018 qu’ « un centre pour réfugiés ouvre sans polémique dans le 16e arrondissement de Paris ». Le 3 juillet 2019, Actu.fr nous apprend que « trois nouveaux centres pour migrants vont ouvrir à Paris pour désengorger les campements ».
Le 31 octobre 2019 Infomigrants fait état de l’ouverture d’un nouveau centre d’hébergement pour « migrants statutaires », Boulevard Poniatowski. Sur CNews le 9 janvier 2020, on apprend qu’un nouveau centre d’accueil et d’examen des situations a vu le jour Boulevard Ney. Les associations immigrationnistes maintiennent la pression : « Les associations et les élus locaux exhortent l’Etat à agir pour héberger les migrants présents au nord-est de la capitale ». Il s’agit pourtant du sixième centre d’accueil pour migrants dans la capitale, selon le préfet de la région ile de France sur le site de la Préfecture.
Les migrants se regroupent très souvent dans le nord de Paris pour bénéficier d’une mise à l’abri. Ils n’auront plus à aller bien loin,. Selon l’édition du 10 août du Figaro, un hôtel Ibis va être transformé en centre d’hébergement d’urgence pour les sans-abri, au nord de Paris. « Il va accueillir 600 personnes » nous apprend le Figaro. Le quotidien omet cependant de préciser que les sans-abris dans ce quartier de Paris, proche du parc de la Villette, sont très souvent, voire exclusivement, des étrangers.
Le site de l’hôtel nous en dit plus sur les chambres qui vont être mises à dispositions des migrants :
« L’Ibis Paris est un hôtel calme proposant des chambres équipées d’une télévision à écran plat, d’une climatisation et d’un bureau. Vous pouvez également compter sur un Wi-Fi gratuit pour rester connecté tout au long de votre séjour ».
Nous voilà rassurés
En 2017, l’Express nous informait de la transformation d’hôtels à bas coût (Formule 1) en centres d’hébergement pour migrants ( 5 531 places). La transformation de l’hôtel Ibis de la Villette tout comme celui de Forbach, de Lesquin, la Crèche (Deux Sèvres), etc., semble marquer un saut tant quantitatif que qualitatif…Espérons que tous ne connaissent pas le sort de l’hôtel de Forbach rendu inhabitable après trois ans d’occupation par des migrants, selon un site d’information la Droite au cœur.
Des jeunes pas si mineurs que ça
On n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Des Africains clandestins toujours plus nombreux affluent en France et demandent une protection au titre de l’aide sociale à l’enfance, qui permet une prise en charge intégrale jusqu’à la majorité et même parfois au-delà. Problème : certains « jeunes » sont évalués majeurs. Encouragés par de multiples associations à exercer un recours, ils demandent à être hébergés avant que la justice tranche. L’occupation illégale d’une place à Paris cet été par certains d’entre eux a payé : Le Monde nous informe le 4 août qu’un centre d’hébergement verra bientôt le jour pour les jeunes étrangers qui contestent l’évaluation de leur majorité. Il suffisait de demander. La capitale montre le chemin : les jeunes étrangers seront hébergés même s’ils n’ont pas été reconnus mineurs, cela jusqu’à la fin de leurs possibilités de recours.
Les mises à l’abri se multiplient
La France a beau être inaccessible pour de nombreux touristes étrangers, les clandestins continuent à affluer et à se regrouper en vue d’une énième mise à l’abri, traduire : l’hébergement inconditionnel voulu par le Président Macron en juillet 2017, comme le rappelait notamment Marianne.
En mars 2020, on apprenait par C News à l’occasion d’une nouvelle mise à l’abri qu’il s’agissait de la 61e à Paris. Le rythme n’a pas ralenti, avec notamment une mise à l’abri de plus de 2 100 personnes le 29 juillet, nous apprend le Parisien. Le quotidien précise que des militants associatifs ont pu récupérer des tentes présentes sur les lieux, cela pourra resservir…
Structures saturées
En dépit des ouvertures incessantes de nouvelles places, les structures à peine créées sont saturées. Les clandestins sont donc répartis en Ile de France, dans des gymnases, des hôtels, etc. On apprend par le Parisien que les clandestins, originaires essentiellement d’Afrique noire, ont été répartis dans les Yvelines « dans des structures hôtelières au Port-Marly, à Sartrouville, à Plaisir et (…) à Magnanville ». Le maire de Magnanville a protesté contre cette décision prise « sans concertation ». Il a obtenu gain cause. Les migrants seront selon les services du Préfet cités par le Parisien « répartis sur l’ensemble du territoire national ». Le maire LR de Gagny a également protesté : le Parisien nous apprend le 24 juillet qu’il avait prêté la salle réquisitionnée pour les migrants, à d’autres musulmans, bien locaux, pour fêter l’Aïd. Il faudra prévoir une salle plus grande l’année prochaine…
On peut compter sur la radio d’Etat France Info pour relayer en boucle la complainte des associations pro-migrants, comme le 18 août pour évoquer le nouveau campement clandestin qui se forme à Saint Denis, au nord de Paris. Les 2 personnes interviewées pour parler de la situation migratoire ? Islan, « réfugié afghan » et un coordinateur de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. Islan n’a pas la langue de bois. Les clandestins ? « Il y a des nouveaux arrivants tous les jours, explique-t-il. Ils viennent d’Italie ou de Belgique pour faire une demande d’asile ». On aura compris qu’ils fuient de cruelles dictatures…
L’Ile de France devient un « hub » de clandestins
On peut s’étonner qu’aucun média de grand chemin ne s’interroge sur le fait que les nombreuses créations de places d’hébergement non seulement ne parviennent pas à résoudre le problème de l’afflux de migrants, mais ne font qu’amplifier l’appel d’air.
Un mot est étonnamment absent de tous les articles consacrés à la mise à l’abri et à l’orientation des clandestins : celui d’expulsion. Il est vrai que la France ne brille pas par son efficacité en la matière, nous apprenait déjà Valeurs actuelles en 2018.
La capitale française semble se transformer en un énorme « hub » une plateforme à partir de laquelle, comme nous informe la préfecture citée par le Parisien, les migrants sont répartis dans la France entière.
C’est donc sans surprise que BFMTV nous apprenait dès novembre 2019 que la France est devenue le premier pays européen en nombre de demandes d’asile.
Pour entendre parler différemment de la situation, le site d’information d’Europe centrale, Remix donne la parole à un éditorialiste polonais. On n’entendra jamais les propos qu’il tient dans la sphère médiatique bien-pensante française :
« L’Europe est en train d’être colonisée, et nous avons à faire face à une invasion non militaire de l’Europe par le monde islamique, avec l’approbation de l’Union européenne et de quelques gouvernements ».
On pourrait ajouter avec l’approbation tacite des médias de grand chemin pour lesquels on n’en fait jamais assez pour les clandestins…