Rien ne va plus au sein de Lagardère active, la division de médias du groupe d’Arnaud Lagardère. Entre la bronca à Europe 1 et au JDD, et l’échec de la vente de Télé 7 jours, Denis Olivennes navigue par gros temps.
Le retrait du grand argentier de Lagardère, Dominique d’Hinnin, le 10 mars, de l’état-major du groupe Lagardère, est un signe qui ne trompe pas les bons connaisseurs de l’empire d’Arnaud Lagardère. Ce dernier est à la croisée des chemins, notamment concernant sa division médias, Lagardère active. Va-t-il continuer à désinvestir sur ce segment — ce que s’était employé à faire Dominique d’Hinnin — ou son départ est-il synonyme de coup d’arrêt au désengagement des médias entamé depuis cinq ans ? Depuis 2010, Lagardère active a vu son chiffre d’affaires se rétracter de 500 millions d’euros en raison des différentes cessions effectuées notamment dans la branche des magazines (Première, Be, Union, etc). En 2015, les recettes de Lagardère active se sont stabilisées à moins d’un milliard d’euros (962 millions d’euros).
C’est dans ce contexte mouvant et incertain que le PDG, Denis Olivennes, doit piloter le navire ou ce qu’il en reste. Le dirigeant a deux gros dossiers sur les bras, qu’il ne parvient pas pour l’instant à faire aboutir en 2016. Si le groupe affiche des performances flatteuses au plan numérique (Doctissimo), il ne parvient pas à vendre ses derniers actifs de presse jugés non stratégiques (Télé 7 jours, Ici Paris et France dimanche). La cession prévue auprès de Mondadori France a été annulée. La filiale française de l’Italien était pourtant prête à mettre 50 millions d’euros sur la table. Un montant jugé insuffisant, compte tenu de la notoriété des trois marques. Lagardère active qui, à terme, ne souhaite conserver que le “triangle d’or” constitué par Le Journal du dimanche, Paris Match et Elle, a les moyens d’attendre.
Olivennes a également des soucis avec Europe 1, dont il veut diminuer les coûts. Sans préciser les contours des mesures d’économies à venir, il a déjà subi l’ire des personnels de la station, inquiets pour leur avenir, dès l’annonce de ses intentions. Le dirigeant leur a assuré qu’aucun plan de sauvegarde de l’emploi était à l’horizon… mais jusqu’à quand pourra-t-il tenir sa parole ? La réduction des charges doit passer notamment par un rapprochement envisagé des rédactions du JDD et d’Europe 1. Mais même sur l’aspect immobilier, Denis Olivennes ne parvient pas à ses fins. L’immeuble prévu pour accueillir quelque 500 salariés d’Europe 1 et du JDD dans le Marais aurait finalement été écarté. Ce quartier de la capitale est en effet strictement protégé et n’autorise aucune pose d’antenne sur les toits. Ce qui est gênant pour Europe 1 !