C’est la fin d’un feuilleton aux multiples rebondissements. Après une médiation prolongée de quelques semaines, le conflit opposant Vivendi et Lagardère à propos de Canal vient de trouver son dénouement.
Lagardère a en effet trouvé un accord avec Vivendi pour lui céder sa participation de 20 % dans Canal France, moyennant 1,02 milliard d’euros. Jusqu’à présent, les deux groupes n’étaient jamais parvenus à s’entendre sur un prix de vente, et un médiateur avait été nommé pour résoudre le conflit en juin dernier.
Lagardère avait souvent agité la menace d’une entrée en bourse de ses 20 % dans Canal France, mais le projet avait à chaque fois été annulé. En février 2013, le groupe d’Arnaud Lagardère avait même porté l’affaire en justice en réclamant à Vivendi de restituer la trésorerie de la chaîne cryptée.
Enfin, en mai dernier, Lagardère avait proposé à Vivendi de lui racheter la totalité de ses parts. « Si Vivendi manque d’optimisme quant à l’avenir de Canal+ France, je suis prêt à étudier la reprise des 80% qu’ils détiennent et à les introduire en Bourse à des conditions favorables », avait alors déclaré Arnaud Lagardère.
C’est finalement Vivendi qui a racheté les parts de Lagardère, un tiers moins cher que le prix initial réclamé par le groupe.
D’autre part, Lagardère a affirmé avoir trouvé une vingtaine de repreneurs pour ses titres. Dans un entretien au Figaro dimanche 27 octobre, Denis Olivennes, président de Lagardère Active, s’est exprimé sur la cession de 10 des 20 titres de presse du groupe et sur les propositions de reprise.
Estimant que « la presse est dans une impasse » et qu’ « il faut qu’elle réagisse vigoureusement », Denis Olivennes mise sur le numérique. La cession de 10 titres, qui ne représentent que 10 % du chiffre d’affaires, est un moyen pour Lagardère de ne pas s’éparpiller et de se recentrer sur ses titres phare. « Aujourd’hui, nous avons reçu une vingtaine de manifestations d’intérêt sérieuses dont une petite dizaine pour l’ensemble des titres, émanant plutôt d’entrepreneurs ayant fait fortune. Une autre dizaine pour des offres par magazine », a‑t-il annoncé.
Et celui-ci de poursuivre : « Nous privilégierons deux éléments dans notre choix d’acquéreurs: le prix de cession et la reprise du maximum d’emplois. Le processus est simple. Nous avons choisi Oddo comme conseil, les documents officiels seront remis le 15 novembre, et nous devrions entrer dans des discussions finales avec des acquéreurs d’ici à la fin de l’année. »
Pour conclure et justifier la nouvelle stratégie du groupe dirigé par Arnaud Lagardère, Denis Olivennes a estimé qu’ « investir dans le numérique revient à investir dans l’avenir de la presse ». À noter que 240 emplois sont concernés par la vente des titres. Aussi, sur les 1 200 employés du groupe, 110 postes vont être supprimés.