L’Agglo-rieuse est un petit hebdomadaire distribué dans l’Hérault, dans l’esprit du Canard Enchainé, existant depuis 12 ans et tirant à 2300 exemplaires par semaine.
Après deux relaxes prononcées par les juridictions montpelliéraines, le journal été condamné par la cour d’appel de Nîmes à payer la somme extravagante de 91 200 € à un sieur Robert Garzillo et à ses sociétés (connues sous le nom de groupe Strada).
Cette décision de justice constitue une véritable peine de mort pour ce journal. Cette peine pourrait trouver son fondement dans un article de L’Agglo-rieuse mettant en cause la présidente de la cour d’appel ayant signé cette regrettable décision… Cet arrêt pourrait aussi signifier que ceux qui l’ont prononcé souhaitaient peut être voir le journal disparaître…
L’article incriminé de l’Agglo-Rieuse n’avait qu’un seul but : dénoncer les agissements d’un promoteur spécialisé dans la défiscalisation et ayant fait de nombreuses victimes, et donc de sauvegarder et d’alerter les personnes attirées par les promesses de certains investissements hasardeux.
Une condamnation dans la Presse Quotidienne Régionale ou dans un hebdomadaire de type Closer n’atteint 20 000 € que dans des circonstances exceptionnelles. Devant l’ampleur “historique” de cette condamnation financière on ne peut exclure un combat contre la propre liberté d’expression souvent urticante de l’Agglo-Rieuse.
Cette sanction disproportionnée a sans doute quelque part heurté l’inconscient des magistrats de la cour de Nîmes, puisqu’ils n’ont pas ordonné la publication de leur décision.
La cour de cassation a été saisie et l’Agglo-Rieuse organise une résistance contre cette sanction avec notamment la création d’une association “Sauvons la Presse” destinée à aider tous les journaux qui auraient à subir des dérives similaires. Comme le déclare à l’Ojim Tristan Cuche, le directeur de publication : « Dans notre affaire Strada, pour parodier le film de Fellini, nous ne serons jamais la Gelsomina de M. Garzillo ! ». Souhaitons-leur de survivre tout simplement.