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L’algorithme grossophobe de Facebook censure Télérama

13 février 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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L’algorithme grossophobe de Facebook censure Télérama

Temps de lecture : 3 minutes

Télérama, désormais habitué aux diatribes politiquement correctes contre les hommes ou Zemmour, a souhaité s’en prendre cette fois, à la “grossophie”, dans son dernier numéro du 8 février au 14 février 2020. Titrée “Pourquoi on rejette les gros ?”, la une du magazine présentait Leslie Barbara Butch (féministe, homosexuelle militante et “grosse”) dénudée.

La dénom­mée Butch, après l’avoir partagée sur son Insta­gram (pro­priété de Face­book), a vu son compte être cen­suré, rap­pelant les heures les plus som­bres de la grossophobie.

Facebook et Instagram, habitués aux censures en tout genre

Adepte de la cen­sure dans dif­férents con­textes, Face­book sem­ble aus­si se démar­quer et être à l’avant-garde lorsqu’il s’agit de “nudité”.

Ces stan­dards très stricts avaient déjà indignés en 2011, lorsque Face­book avait dés­ac­tivé le compte d’un pro­fesseur ayant partagé le tableau “L’Origine du monde”de Gus­tave Courbet.

Le Figaro nous apprend même que le hash­tag #grosse a par le passé été cen­suré sur Insta­gram car “les pub­li­ca­tions con­tenant les mots ou les tags que vous recherchez encour­a­gent sou­vent un com­porte­ment pou­vant nuire ou con­duire au décès”(sic).

Dans ce con­texte, l’algorithme d’Instagram a assez logique­ment cen­suré de manière automa­tique la pub­li­ca­tion sur ce dernier de cette une.

S’en prendre aux gros, la censure de trop

Mal­gré l’absence de “sexe” ou “téton” sur la une, le compte de Butch a été automa­tique­ment dés­ac­tivé après son partage. Con­séquence prob­a­ble de la présence évi­dente de “beau­coup de peau” et l’absence de prise en con­sid­éra­tion de la cor­pu­lence du sujet par l’algorithme (encore une IA qui dis­crim­ine !). Il a depuis été réac­tivé et le réseau social a même présen­té ses excus­es : “Nous souhaitons qu’In­sta­gram soit un endroit inclusif où tout le monde se sente assez à l’aise pour être lui-même. Le con­tenu a été retiré par erreur et nous en sommes désolés.” Vocab­u­laire lénifi­ant et semi-excus­es à l’appui.

Mais cela n’a pas empêché les cyber-mil­i­tants de l’indignation d’inciter les inter­nautes à utilis­er en réac­tion, deux hash­tags, #bar­barabutchchal­lenge et #nique­la­grosse­cen­sure, et de relay­er mas­sive­ment la une.

Butch la mil­i­tante, quant à elle, s’est dite “invis­i­bil­isée” (lan­gage clas­sique de “minorité opprimée”) et à même regret­té que “ce genre de cen­sure n’arrive que pour les gros” (la cen­sure par Face­book, entre autres, de l’OJIM, est donc cer­taine­ment une inven­tion). Elle aurait même été “à deux doigts de tout envoy­er balad­er, mais [veut] con­tin­uer à [se] bat­tre pour celleux (sic) qui ne peu­vent pas ou qui n’en ont pas / plus la force”. Nous voilà ras­surés, l’algorithme grosso­phobe des GAFA n’aura quand même pas eu rai­son de la fougue mil­i­tante de nos pau­vres minorités opprimées. Vous me répéterez sept fois : gros gras grand grain d’orge, quand te dégros gras grand grain d’orgeras-tu?

Je me dé-gros-gras-grand-grain-d’org­eris­erai quand tous les gros gras grands grains d’orge se seront dé-gros-gras-grand-grain-d’orgerisés. 

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