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L’Amérique perdue ou comment les « services » et les médias contrôlent les américains… et parfois les autres

15 mai 2017

Temps de lecture : 3 minutes
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L’Amérique perdue ou comment les « services » et les médias contrôlent les américains… et parfois les autres

Temps de lecture : 3 minutes

« Afin de pouvoir être en sécurité, les Américains doivent également consentir à être espionnés sur chaque courriel, chaque site internet visité, chaque appel téléphonique, chaque lettre écrite, chaque utilisation de carte de crédit… les citoyens ne seront pas en sécurité s’ils n’acceptent pas de vivre sous l’état policier le plus absolu de l’histoire de l’humanité ».

Cette cita­tion tirée de la pré­face du livre de Paul Craig Roberts illus­tre la prob­lé­ma­tique de son livre (L’Amérique per­due, du 11 sep­tem­bre à la fin de l’illusion Oba­ma, édi­tions Xenia) sur la fab­rique du con­sen­te­ment ou com­ment une oli­garchie puis­sam­ment aidée par la presse dom­i­nante met en fer­mage une pop­u­la­tion peu armée pour résis­ter à cette mise en coupe réglée.

Paul Craig Roberts n’a rien d’un hurlu­ber­lu et con­naît le sys­tème de l’intérieur. Écon­o­miste, ancien mem­bre de l’équipe de Rea­gan, mem­bre de l’Institut Hoover, opposant résolu de la poli­tique de George Bush et des néo­con­ser­va­teurs, il ani­me un blog suivi par des mil­lions d’américains. Son livre reprend l’essentiel de ses arti­cles entre août 2008 et novem­bre 2016 au lende­main de l’élection de Don­ald Trump.

Wik­ileaks four­nit une bonne illus­tra­tion d’une poli­tique de répres­sion sys­té­ma­tique con­tre ceux qui s’opposent à l’empire. Julian Assange citoyen aus­tralien vit comme un reclus depuis juin 2012 à l’ambassade d’Equateur à Lon­dres craig­nant d’être extradé d’abord en Suède (à la suite d’une plainte fan­tai­siste d’agression sex­uelle) puis aux Etats-Unis où Mike Huck­abee ancien gou­verneur de l’Arkansas et ex-can­di­dat répub­li­cain à la prési­dence réclame ouverte­ment sa mise à mort. Ama­zon à la suite des pres­sions améri­caines a renon­cé à dif­fuser les infor­ma­tions con­tenues dans les doc­u­ments de Wik­ileaks. Les très nom­breux médias influ­encés par George Soros ne seront pas en reste pour dis­créditer Assange.

Analysant l’élection prési­den­tielle de novem­bre 2016 qui a vu la vic­toire de Don­ald Trump alors que les médias améri­cains soute­naient qua­si unanime­ment Clin­ton, Craig Roberts con­state que « les médias pros­ti­tués et les insti­tu­tions poli­tiques des deux par­tis n’ont aucune crédi­bil­ité auprès du peu­ple améri­cain ».

Voir aussi : Trump contre les médias et le « Deep State »

Il détaille ce qu’il con­sid­ère comme une alliance entre les médias dom­i­nants (New York Times en tête) et l’État pro­fond mil­i­taro-indus­triel pour dévelop­per l’atmosphère d’une nou­velle guerre froide avec la Russie, sus­cep­ti­ble de relancer la course à l’armement et ses juteux prof­its, au risque de con­flits qui pour­raient embras­er la planète. Son dernier arti­cle écrit au lende­main de la vic­toire de Trump envis­agée comme une défaite majeure de l’oligarchie sem­ble toute­fois pêch­er par opti­misme au regard de l’alignement (con­traint ?) de Trump sur les intérêts mil­i­taro-indus­triels des États-Unis quelques semaines après son élec­tion. Au total ce gros livre ren­for­cé d’un index sera utile à qui veut décou­vrir l’envers du décor de la poli­tique de Wash­ing­ton ain­si que les rela­tions com­plex­es entre politi­ciens, indus­triels et pro­fes­sion­nels du ren­seigne­ment ou des médias.

L’Amérique per­due, du 11 sep­tem­bre à la fin de l’illusion Oba­ma, Paul Craig Roberts, édi­tions Xenia, 2017, 583p, 29 €

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