Connaissez-vous Lauren Southern ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la documentariste canadienne n’est pas connue en France. Dommage, car son travail mérite qu’on s’y attarde. À condition de s’en tenir à ce qu’elle fait et pas à ce qu’en disent les médias de grand chemin mainstream.
Alors que Michael Moore, le réalisateur américain de documentaires engagés, semble en fin de carrière, réduit à jouer le rôle de supporter du camp démocrate (voir ses derniers documentaires « Michael Moore in TrumpLand » et « Fahrenheit 11/9 »), c’est du Canada que les enquêtes originales semblent désormais venir. Autant le dire tout de suite, le choix des sujets de Lauren Southern ne correspond pas aux canons du politiquement correct. Ses œuvres ont donc peu de chance d’être à l’affiche des cinémas du réseau Art et Essai, qui ont permis en son temps à Michael Moore de connaitre une certaine popularité en France. Tout comme Michael Moore, Lauren Southern ne cache pas ses engagements politiques, qui sont souvent à l’opposé de ceux du réalisateur de « Bowling for Colombine ». Ce qui nous intéresse ici est l’activité professionnelle de la jeune canadienne, âgée de 23 ans : un journalisme d’investigation et de conviction.
Autant le dire tout de suite, le choix des sujets de Lauren Southern ne correspond pas aux canons du politiquement correct.
Le premier livre de Lauren Southern (non traduit en français) « Comment les babyboomers, l’immigration et l’islam ont foutu en l’air ma génération » a mis en avant des positions à contre-courant du discours mainstream, mais aussi un art consommé de la provocation. Si vous ajoutez à cela la distribution de flyers tout aussi provocateurs, il n’en fallait pas plus pour qu’une grande partie des commentateurs médiatiques la classe à l’extrême, voire l’ultra-droite de l’échiquier politique, ou la qualifie de « suprémaciste » blanche. Au risque de passer à côté de ses travaux ultérieurs, qui présentent un intérêt certain. Et bien qu’elle se défende de ces qualificatifs aussi encombrants que caricaturaux. Sa qualification d’ « extrémiste » a ainsi amené certains de ses opposants à l’accuser d’avoir à bord d’un bateau de l’action « Defend Europe » cherché à « torpiller » un bateau d’une O.N.G. ayant à son bord des clandestins (4e minute de la vidéo). Des accusations dont L. Southern attend toujours les preuves, en ajoutant qu’elle milite pour le respect des lois sur l’immigration, une immigration qui selon elle ne peut être imposée par l’arrivée incessante de bateaux chargés de clandestins.
Farmlands : la « réconciliation » en question
Son premier documentaire, « Farmlands », répond à la définition qu’elle se fait de son travail : « couvrir les événements que les médias mainstream refusent de couvrir ». Son enquête en Afrique du Sud sur le sort de blancs sud-africains va à rebours de l’image de transition pacifique et de « réconciliation » entre communautés telle qu’elle est présentée par les médias mainstream.
🇿🇦 Modèle de justice sociale ou génocide?
Le gouvernement sud-africain saisit les terres des fermiers blancs dans le sang.#afriquedusud #SouthAfrica #FarmMurders
Informez-vous ➡️ « FARMLANDS » de @Lauren_Southern https://t.co/T6HSGSO8cu— Elisabeth Louvel ن (@E_Louvel) August 28, 2018
Lauren Southern ne cache pas la part de violence de l’histoire sud-africaine. Mais la transition vécue par une partie de la population présentée par la documentariste ressemble à une ciguë que l’on ferait boire jusqu’à la lie aux blancs. Incendies d’écoles (23 en 2016), augmentation critique du nombre de meurtres de blancs, chômage en raison de la discrimination positive, expropriations sans indemnisation de fermiers blancs, émigration de milliers d’afrikaners, etc. La face cachée de la transition en Afrique du Sud n’a pas déchainé les foules en France. Ce documentaire, il est vrai non traduit et sans sous-titres, n’a été commenté que par quelques médias, notamment Breizh Info et la revue de presse Fdesouche.
Borderless : premier extrait, premières polémiques
Southern travaille en ce moment sur un nouveau documentaire consacré à la crise migratoire que connaissent les pays européens. Un premier extrait de Borderless (sans frontières) est devenu viral sur les réseaux sociaux. Il concerne un reportage en micro et caméras cachés sur l’Ile de Lesbos en Grèce au sein d’une O.N.G., Advocates abroad, dont la mission est de « donner une aide juridique et une assistance aux réfugiés». Une organisation qui aurait selon le site d’information Breitbart conseillé près de 15 000 demandeurs d’asile depuis 2016.
https://twitter.com/Lauren_Southern/status/1045366940875669505
On y voit et entend la Directrice de l’O.N.G. qui affirme au sujet des conseils donnés aux futur demandeurs d’asile : « Il y a des caractéristiques propres aux migrants traumatisés, et on apprend à notre public à avoir ces caractéristiques ». « Nous leur apprenons…comment faire en sorte de garder leurs traumatismes privés car tous ces agissements sont un paravent. Je leur dis que c’est du cinéma, c’est du théâtre. Pour passer à travers cette épreuve, ils doivent jouer un rôle, c’est celui du réfugié traumatisé parce que les agents de l’EASO (les agents européens en charge de l’instruction des demandes d’asile NDLR) sont stupides (« so fucking stupid »), tout ce qu’ils savent est écrit noir sur blanc ».
https://twitter.com/CaolanRob/status/1062028216632795137
Réagissant au buzz médiatique que la révélation de cette vidéo a causé, Advocates abroad répond dans un communiqué sur son site en affirmant qu’il s’agit de « commentaires informels faits par notre Directrice et présentés totalement en dehors de leur contexte pour nous discréditer aux yeux de l’opinion publique, des institutions et des principes que nous servons ».
Le plus étonnant reste que l’O.N.G. ne réfute pas les propos de sa Directrice. Comme d’habitude, peu de médias (à l’exception notable de Valeurs actuelles, RT France, Breizh Info, etc.) ont parlé de cette vidéo qui va à contre-courant du catéchisme pro-migrants habituel. Chacun peut se faire son idée en la visionnant et en lisant la réponse de l’O.N.G. En attendant la sortie de Borderless… et sa version française.
Crédit photo : DR