Le Club de l’Audiovisuel, “lieu de rencontres avec l’ambition de fédérer l’ensemble des acteurs du secteur de l’audiovisuel et du numérique”, tenait le 10 février 2020, sa vingt-cinquième cérémonie des Lauriers de l’Audiovisuel.
Cette cérémonie attribue des “Lauriers” à différents programmes télévisés ou radio, à la manière des prix décernés lors du Festival de Cannes. Celle qui vient de se dérouler récompensait les programmes diffusés en 2019. Et comme son semblable cinématographique, cette cérémonie fut aussi le festival de l’entre-soi et du politiquement correct.
Un jury représentatif… du monde médiatique
Avant de parler des Lauriers, revenons sur le jury de cette cérémonie. Patrick Bézier, président du Club de l’Audiovisuel de Paris, en était à la tête. Ancien directeur général du groupe Audiens ; acteur de la protection sociale des professionnels de culture, communication et médias ; parti à la retraite avec un parachute doré, il dit souhaiter “dialoguer avec les nouveaux acteurs tels que Molotov, Netflix, SALTO ou encore Disney et Amazon” (pas pour tout de suite l’union contre les GAFA) et être “convaincu que c’est toujours par la concertation que les valeurs de diversité culturelle (?) pourront être préservées”.
Il est accompagné cette année, de Jean-Marie Colombani, co-fondateur du politiquement correct Slate et ancien directeur du Monde. On retrouve aussi Christine Kelly, ancienne membre du CSA et présentatrice de l’émission de Zemmour, par ailleurs, seule représentante de la “diversité” pourtant si vénérée par ses compères. Viennent ensuite Gilles Leclerc, “membre du comité d’éthique de Radio-France” et Mathieu Gallet, ancien PDG de Radio France. France 24 est aussi représentée avec Gérard Saint-Paul, ancien directeur général et fondateur. Enfin, on retrouve aussi bien d’autres acteurs des médias de grands chemins.
Arte, grande gagnante des Lauriers
Arte, habituée à la propagande sur l’Europe, la Pologne ou la Russie, est la grande gagnante des Lauriers avec, malgré ou grâce à ses 2,6% des audiences annuelles, le plus de récompenses. La chaîne a diffusé et produit le téléfilm “Huguette”, offrant le “Laurier d’Interprétation Féminine” à Line Renaud. Elle a aussi co-produit et diffusé “Tout contre elle”, gagnant du “Laurier Fiction”, “Venezuela, l’ombre de Chavez”, du “Laurier Première Œuvre” et “Corleone, le parrain des parrains”, du “Laurier Documentaires”. Sans oublier Arte Radio, gagnant du “Laurier Numérique” avec son podcast “Dalida et moi”
Les médias du service public, très bien positionnés aussi, France Inter en tête
La politiquement correcte France Inter (groupe Radio France) est le deuxième média dont les productions ont le plus été récompensées. Son podcast “Une histoire et… Oli” qui raconte des contes pour enfants a reçu le “Laurier Jeunesse” et son émission “Ça peut pas faire de mal”, le “Laurier Culture” (cocasse quand on fait délibérément une faute de français dans le titre de son émission).
Mais ce n’est pas tout pour le groupe Radio France (merci Gilles Leclerc et Mathieu Gallet d’être dans le jury), dont France Culture a obtenu le “Laurier Information Radio” pour son émission “Les matins”, et France Musique, le “Laurier Programme Radio” pour “Au cœur de l’orchestre ”.
Enfin, le JT de 20h sur France 2, du 13 octobre 2019, a été récompensé du “Laurier Grand Reporter” pour un reportage intitulé “Syrie/Turquie : un convoi de civils pris pour cible”.
Pour finir, ce sont des personnalités qui ont reçu des Lauriers, le “Laurier d’Honneur” pour Patrick Brion dans “Cinéma de Minuit” sur France 5 et le “Laurier d’Or” pour la socialiste Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde.
Les médias privés aussi récompensés avec quelques Lauriers
Après les innombrables récompenses reçues par les médias publics, on retrouve tout de même quelques Lauriers pour les chaînes privées.
L’émission “Quotidien” de Yann Barthès dont nous sommes revenus sur les méthodes entre mensonges et dérision dans un grand dossier, diffusée sur TMC, a obtenu le “Laurier Magazine” pour l’ensemble de sa saison 4 (rien que ça).
Gulli remporte le “Laurier Civisme et Grandes Causes” pour son documentaire “Objectif Kilimandjaro : Oscar et Arthur sur le toit de l’Afrique” qui retrace les péripéties de deux ados en fauteuil roulant cherchant à gravir le fameux sommet.
Netflix a aussi reçu son Laurier, celui relatif aux séries, pour “Le bazar de la charité”, co-produit avec TF1.
Enfin, Roschdy Zem, acteur franco-marocain diversitaire, a obtenu le “Laurier d’Interprétation Masculine” pour son rôle dans la série “Les sauvages” co-produite et diffusée par Canal+.
Voilà donc le palmarès des Lauriers de cette année, du Arte encore et encore, des médias du service public, du “Quotidien” et un peu de Gulli, Netflix, TF1 et Canal+, histoire de varier. Comme une impression d’entre-soi dont le palmarès semble se prévaloir.