Le monde n’est plus Charlie. Après le dessin du petit Aylan, représenté mort sur une plage devant un panneau McDonald’s avec la mention « Si proche du but », l’hebdomadaire satirique s’est attiré les foudres de la presse internationale et des internautes.
Huit mois après les attentats meurtriers de janvier, il semblerait que l’opinion ne cautionne plus la ligne « irresponsable » revendiquée de Charlie Hebdo. Qui plus, l’époque devient de plus en plus bégueule… Preuve en est : le mot-dièse #JeNeSuisPasCharlie a refait son apparition sur Twitter.
Deux caricatures sont à l’origine de ce tollé. La première, que nous venons d’évoquer ; la seconde, signé du même dessinateur (Riss), montrant un enfant en train de se noyer à côté de Jésus marchant sur l’eau avec le titre : « Les chrétiens marchent sur l’eau, les enfants musulmans coulent. »
Le tollé a été à ce point retentissant que de nombreux journaux étrangers, comme le Toronto Sun, le Daily Mirror, le Daily Mail, l’India Today ou encore la première agence de presse chinoise, s’en sont indignés.
Charlie s’est donc empressé de se justifier. Pour la dessinatrice Coco, le journal « ne se moque pas d’Aylan mais de l’inertie de l’Europe et de la société capitaliste ». De son côté, Riss a également expliqué qu’avec son dessin, il voulait dénoncer « la réponse hypocrite des dirigeants européens et du public à la crise » migratoire.
Mais le mal est fait, et le public, Charlie jusqu’au bout des ongles il y a encore quelques mois, a d’ores et déjà rempli son rôle d’éternelle girouette manipulable à souhait.