Les difficultés continuent pour Elon Musk. Après avoir été accusé, lors du rachat de Twitter, de vouloir diffuser des discours de « haine » et des fake news, le patron de Tesla est maintenant aux prises avec des difficultés économiques.
Dans une note interne consultée par différents médias américains, l’actuel patron de Twitter évoque la valeur actuelle du réseau. Racheté pour la somme de 44 milliards de dollars en octobre 2022, le réseau social ne vaudrait « plus que » 20 milliards de dollars cinq mois plus tard. En comparaison, Snap, la maison mère de Snapchat, ou encore Pinterest, valent un peu moins de 19 milliards de dollars. Selon Musk, ces difficultés sont la suite de dérèglements financiers qui, pendant un temps, ont failli mettre Twitter en faillite. Entre la perte de 1,5 milliard de dollars avec la fuite des annonceurs, et des échéances de dettes du même montant, le réseau était parti pour perdre 3 milliards par an, comme l’indiquait Musk dans un tweet le 25 mars 2023.
Malgré ces difficultés, le patron de Tesla et SpaceX reste optimiste. Il affirme que l’équilibre reviendra au deuxième trimestre 2023, en partie avec le retour des annonceurs, et ajoute entrevoir un « chemin clair mais difficile » vers une capitalisation à hauteur de 250 milliards de dollars. Néanmoins, Musk ne se hasarde pas à donner une échéance à cette ambition.
Une transition vers un modèle payant ?
Mais quel est donc ce « chemin clair mais difficile » qu’entrevoit Elon Musk ? Si nous ne pouvons pas lire dans ses pensées, l’élargissement de l’abonnement Twitter Blue à compter du 1er avril 2023 nous donne une piste de réponse. À partir de cette date, la vignette bleue, accolée à certains comptes, ne sera plus le résultat d’une vérification de la part des modérateurs, mais le fruit du paiement d’un abonnement, dont la somme avoisine une dizaine d’euros par mois. Si certains s’insurgent de voir ce gage de crédibilité désormais soumis au paiement et non plus à la vérification, Musk, de son côté, argumente en prétendant vouloir moins de BOTS sur son réseau afin de contrer l’expansion de l’intelligence artificielle. En outre, seuls les comptes ayant l’abonnement pourront répondre aux sondages postés sur Twitter et apparaîtront dans les fils des autres usagers (ceux qui ne les suivent pas) du réseau.
Ainsi, le « chemin clair mais difficile » est-il en transition vers un modèle payant ? Nous évoquions il y a quelque temps le modèle du réseau chinois WeChat qui pourrait inspirer Musk. Si le quidam ne paiera probablement pas cet abonnement pour le moment, on peut se demander si les entreprises, les médias, les partis politiques, les personnalités publiques, pourront se passer de cette vignette, qui permet de donner davantage de crédit à sa parole et qui, désormais, sera le moyen d’accroître sa visibilité.
Rappelons également que Musk a fait une saignée colossale au sein des effectifs de Twitter depuis son arrivée, faisant passer le nombre d’employés de plus de 7 500 à 2 000. Si une bonne partie de cette vague de licenciement a permis le retour d’une certaine liberté de ton sur le réseau social, elle a également été critiquée comme la cause d’un laxisme dans la modération.
Ainsi, le pay-to-tweet, accompagné d’un minimum de personnel, est-il l’avenir de Twitter ? La suite nous le dira.