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Le conflit israélo-palestinien déchaîne les passions sur la toile

19 juillet 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Le conflit israélo-palestinien déchaîne les passions sur la toile

Temps de lecture : 3 minutes

D’après Les Échos, « les principaux sites français d’information en ligne sont devenus le champ de bataille de militants pro-palestiniens et pro-israéliens » alors que la crise au Proche Orient atteint des sommets de violence.

La société Netino, spé­cial­isée entre autres dans la mod­éra­tion des espaces de dia­logue sur de nom­breux médias en ligne, a tiré la son­nette d’alarme en con­statant qu’« une véri­ta­ble guerre d’influence, via les réseaux soci­aux, se met en marche dans les deux camps pour essay­er d’orienter les con­tenus édi­to­ri­aux des grands jour­naux et du même coup, influ­encer l’opinion publique française ». 

Aux Échos, le prési­dent de cette société, Jérémie Mani, explique que « le con­flit israé­lo-pales­tinien est le cauchemar du mod­éra­teur ». Avec le meurtre de trois enfants israéliens, le flux de com­men­taires pas­sion­nés avait déjà net­te­ment aug­men­té. Mais lorsqu’Is­raël a riposté en lançant des frappes sur la bande de Gaza, les débats enflam­més ont lit­térale­ment explosé. Selon Netino, l’in­ter­naute essaie tan­tôt de défendre son camp, tan­tôt de rejeter la faute sur les jour­nal­istes en les accu­sant de mal traiter ce sujet déli­cat. On leur reproche, côté pro-pales­tinien, de ne pas employ­er les ter­mes de « géno­cide » et de « mas­sacre » et d’être à la sol­de d’un « com­plot sion­iste ». Côté pro-israélien, on n’ad­met pas que la presse souligne l’a­gres­siv­ité et la riposte dis­pro­por­tion­née d’Is­raël dans cette lutte.

« Qua­si­ment aucune chaîne de télévi­sion, de radio, quo­ti­di­en ou mag­a­zine n’est épargné. Tous reçoivent quo­ti­di­en­nement un flot de com­men­taires haineux et racistes, vari­ant de cen­taines à quelques mil­liers par jour », rela­tent Les Échos. « J’ai même vu pass­er les coor­don­nées d’un jour­nal­iste qui avait écrit un arti­cle sur le con­flit. Son email et son numéro de télé­phone étaient pub­liés », pré­cise Jérémie Mani.

François Jeanne-Bey­lot, fon­da­teur et gérant de la société Troover Inmedi­at­ic spé­cial­isée dans la recherche d’informations et de l’influence sur Inter­net, y voit un phénomène viral dif­fi­cile­ment con­trôlable : « Les sites d’information en ligne sont prop­ices aux phénomènes viraux puisqu’ils favorisent le partage et le com­men­taire de leurs con­tenus. » Par­fois, un util­isa­teur peut même copi­er-coller son mes­sage des cen­taines de fois son mes­sage sur dif­férents sites, quand ce ne sont pas des robots qui sont util­isés pour cette tâche.

« Aujourd’hui, mes clients sont dépassés », explique Jérémie Mani. En effet, chaque arti­cle trai­tant du con­flit israé­lo-pales­tinien enflamme les foules à tous les coups. Un embrase­ment qu’il devient très dif­fi­cile de gér­er. « Ce con­flit est une con­stante. C’est un dia­logue de sourds qui fait beau­coup de bruit », ajoute M. Mani avant d’ex­pli­quer que « dans l’idéal, il faudrait garder un mes­sage type et blo­quer toutes ses répliques mais cela représente un tra­vail considérable ».

Et impos­si­ble pour les médias de laiss­er libre cours au débat, en ne mod­érant rien, sous peine de tomber sous le coup de la loi. Pour Jérémie Mani, la solu­tion la plus sim­ple est tout sim­ple­ment de blo­quer tem­po­raire­ment les com­men­taires sous cer­tains arti­cles. « Cela se jus­ti­fie tout à fait dans ce cas-ci puisque 80 % des com­men­taires sont sup­primés », conclut-il.

Mais là encore, cette appli­ca­tion est impos­si­ble sur les réseaux soci­aux, où l’on ne peut pas choisir de blo­quer les com­men­taires… Reste pour les médias la solu­tion la plus com­muné­ment adop­tée : laiss­er pass­er la tem­pête en ten­tant de gér­er au mieux ces vagues envenimées.

Crédit pho­to : steved_np3 via Flickr (cc)

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